Mort de la cinéaste française Marceline Loridan-Ivens, survivante d’Auschwitz

La cinéaste française Marceline Loridan-Ivens, survivante du camp d’Auschwitz-Birkenau lors de la Seconde Guerre mondiale, est morte mardi à Paris, a annoncé à l’AFP au nom de sa famille l’avocat Jean Veil. Elle était connue en France pour avoir côtoyé dans ce camp Simone Veil, femme politique restée célèbre pour son combat pour légaliser l’avortement en tant que ministre de la Santé en 1974.

“C’était une camarade de déportation de maman, cet épisode de leur vie si difficile avait fait d’elles des amies indéfectibles”, a indiqué Me Veil, dont la mère est décédée en juin 2017 et a été enterrée au Panthéon à Paris un an plus tard.

“Marceline était quelqu’un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d’elle, sa présence était importante pour nous”, a poursuivi l’avocat.

Cette cinéaste, mais aussi productrice et écrivaine, a passé sa vie à dénoncer l’injustice et la violence, meurtrie à jamais par sa déportation, à l’âge de 15 ans, à Auschwitz-Birkenau.

Elle et son père résistant ont été arrêtés à Bollène (sud-est) par la Gestapo en février 1944. Transférés vers le camp de Drancy, en banlieue parisienne, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau en avril.

Marceline Loridan fait partie des déportés transférés, à l’approche de l’Armée Rouge, vers le camp de Bergen-Belsen puis Theresienstadt.

Le 10 mai 1945, deux jours après la capitulation allemande, elle aperçoit le premier soldat soviétique, arrivant en moto avec un drapeau rouge.

Après la guerre, elle fréquente la Cinémathèque à Paris et tape des manuscrits pour le sémiologue Roland Barthes.

Elle entre dans le monde du cinéma grâce au philosophe Edgar Morin, qui l’entraîne dans le tournage, avec Jean Rouch, de “Chronique d’un été” en 1961. Elle se fera connaître notamment par des documentaires sur le Vietnam ou la Chine de Mao réalisés avec son second mari, le Néerlandais Joris Ivens.