Manifestation le 25 novembre à Bruxelles contre les violences faites aux femmes

Une manifestation sera organisée ce dimanche à Bruxelles à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. A l’appel de plusieurs dizaines d’organisations, les participants réclameront “un engagement plus ferme, massif et conséquent des pouvoirs publics” sur la question. En Belgique, au moins 33 femmes ont déjà perdu la vie depuis janvier sous les coups d’un homme. Les organisateurs soulignent que “si les discours sont presque unanimes pour condamner les violences faites aux femmes, les actes ne suivent pas encore”. Ils en tiennent pour preuve leur rapport alternatif d’analyse de la mise en oeuvre de la Convention d’Istanbul, une convention du Conseil de l’Europe juridiquement contraignante sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2016 par la Belgique.

“Les organisations de terrain constatent souvent à travers leur pratique que la Belgique ne respecte pas de manière optimale ses obligations en matière de lutte contre les violences et ne semble pas dégager l’ensemble des mesures nécessaires pour y parvenir”, peut-on y lire.

Elles dénoncent notamment un recul d’une lecture systématique sous l’angle des rapports sociaux de sexe: “les acteurs sont moins clairement identifiés en tant qu’auteur et victime de rapports de pouvoirs inégalitaires entre hommes et femmes”; ainsi qu’un “discours tendant à co-responsabiliser les protagonistes dans la survenance des violences”. Les organisations déplorent aussi de n’être que très peu consultées “tant dans l’élaboration que dans la mise en oeuvre et l’évaluation des plans d’action nationaux” et que “les données disponibles sur les violences de genre restent lacunaires”.

Selon le rapport, la Belgique respecte mal ou pas du tout 80% des articles de la Convention. Les organisations à la base de la mobilisation de dimanche appellent les autorités à faire de la lutte contre les violences faites aux femmes “une priorité systématique dans une politique intégrée impliquant tous les niveaux de pouvoir en étroite collaboration avec les organisations de terrain de façon à changer en profondeur les pratiques et adapter au mieux les besoins”.

Elles se feront entendre dimanche, dès 13h30, depuis la place Poelaert.