L’octroi sans délai d’allocations de chômage aux travailleurs de l’UE au centre du débat

Si cela ne doit dépendre que de la commission Emploi du parlement européen, les travailleurs des autres pays membres pourront bénéficier d’allocations de chômage dès le lendemain de leur première journée de prestation professionnelle en Belgique. Actuellement, ces travailleurs doivent attendre d’avoir franchi le cap de trois mois pour pouvoir les revendiquer. La commission de l’Emploi a donné mardi son feu vert à une révision de la directive portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale appliqués dans les différents pays de l’Union. Une majorité de députés de cette commission se sont rangés à l’idée que les travailleurs actifs dans d’autres Etats membres que le leur doivent pouvoir bénéficier d’allocations de chômage dès le lendemain de leur première journée de travail.

Ce vote ne fut pas celui de la N-VA. Pour l’eurodéputée N-VA Helga Stevens, ce point de vue ouvre la porte à un “tourisme de prospérité. Cela coûte une somme considérable à la Sécurité sociale et constitue une épine dans le pied de tout qui paie effectivement des impôts”.

Tom Vandenkendelaere (CD&V) a également pris ses distances avec ce vote de la commission Emploi. “Le raisonnement suivi se fonde sur le fait que l’attribution plus rapide d’allocations accélère l’accès au parcours d’insertion professionnelle, mais la situation en Belgique a la particularité de ne pas limiter les allocations de chômage dans le temps. Nous voulons le maintien de la situation en l’état”, a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral doit encore se pencher sur la réforme des allocations de chômage.

Pour la N-VA, le vote de mardi constitue “une raison de plus de limiter enfin dans le temps ces allocations”, également parce que la commission est gagnée à l’idée que les personnes doivent pouvoir toucher leurs allocations de chômage durant les six mois qui suivent leur départ d’un pays membre.

Le vote de la commission parlementaire ne met pas un terme au débat. La directive doit encore faire l’objet de négociations avec les différents Etats membres. Il apparaît que les différents groupes politiques du parlement européen tenteront encore de faire évoluer le mandat de négociation en séance plénière.