Les Suissesses se mobilisent partout dans le pays

Les Suissesses sont passées à l’action vendredi pour réclamer l’égalité. De nombreuses actions ont été menées à travers tout le pays, en attendant les grandes manifestations prévues pour la fin de la journée. Les premières opérations majeures se sont déroulées à Lausanne, où plus de 500 personnes se sont réunies dans la nuit de jeudi à vendredi. Quatre “guettes” se sont relayées de 23h00 à 02h00 du matin pour déclamer l’heure aux habitants de la capitale vaudoise.

D’autres actions se sont déroulées durant la nuit à Lausanne. Un feu de joie a été allumé sur la place de la Riponne, où les femmes présentes ont été invitées à brûler des objets symboliques. Certaines ont lancé dans le brasier leur soutien-gorge, d’autres des cravates.

En début de matinée, et toujours à Lausanne, le pont Bessières a été bloqué par une centaine de manifestantes. Elles y ont dénoncé un système de rentes conçu pour les hommes.

La capitale vaudoise a aussi accueilli Simonetta Sommaruga. Entourée par les cinq conseillères d’Etat du gouvernement vaudois, la conseillère fédérale s’est rendue au Gymnase du Bugnon. Elle y a rencontré des étudiantes et débattu des inégalités de genre.

Ailleurs en Suisse romande, la grève des femmes s’est notamment invitée devant le Grand conseil valaisan. Une centaine de militantes s’est réunie dès 8h30 en scandant des slogans, chantant des chansons et déployant des banderoles. Une haie d’honneur a aussi été organisée devant les portes du parlement, au moment de l’entrée des députés et des membres du gouvernement.

À Neuchâtel, plusieurs statues de la ville ont été habillées en violet, la couleur du mouvement. L’emblématique sculpture de David de Pury, sur la place éponyme, a été recouverte d’un t-shirt de la grève des femmes.

De nombreuses actions se sont également déroulées côté alémanique. A Bâle par exemple, le logo de la grève a été projeté sur la tour Roche, le plus haut bâtiment de Suisse. A Berne, de nombreux groupes ont commencé à converger vers la place Fédérale où, comme partout ailleurs en Suisse, le violet est de mise.

À Zurich, le premier moment fort de la journée a été le passage d’une reproduction géante d’un clitoris sur le Hardbrücke vendredi matin. Il était posé sur un chariot tiré par des femmes. Elles vont le balader dans la ville pendant la journée.

Cette grève des femmes se veut “multiforme et globale”, sachant qu’elle intervient sur les lieux de travail, de vie, de formation et de consommation. La grève est aussi décentralisée, l’organisation étant assurée par une vingtaine de collectifs régionaux, auxquels s’ajoutent des groupes centrés sur des thématiques spécifiques.

Un moment unitaire est toutefois prévu dans tout le pays à 15h24, heure à partir de laquelle elles ne sont plus payées, selon les statistiques de la différence salariale entre femmes et hommes. Les femmes sont invitées à quitter leur travail à ce moment de la journée, et à rejoindre les manifestations. Celles-ci se dérouleront en fin de journée.