Le rappeur Sadek libéré sous contrôle judiciaire

Le rappeur Sadek, qui avait passé à tabac le blogueur Bassem Braïki avec des complices en février, a été libéré jeudi de la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès de son avocat. La fin de sa détention provisoire est sans lien avec le contexte épidémique, selon Me Arié Alimi. En effet, Sadek avait fait appel de son placement de détention provisoire dès son incarcération mi-février. La chambre d’instruction de la Cour d’appel de Lyon avait alors demandé une étude sur la faisabilité d’un bracelet électronique.

Et mercredi, elle a décidé de le libérer sans bracelet mais en le plaçant sous contrôle judiciaire, considérant qu’il avait “pris conscience de la nature des faits reprochés”, rapporte son avocat. Il devra donc se rendre au commissariat deux fois par mois, a interdiction de se rendre dans le Rhône, où réside Bassem Braïki, ainsi qu’entrer en contact avec lui de quelque façon que ce soit.

Bassem Braïki s’était fait agresser mi-février à Vénissieux par Sadek et plusieurs complices – une scène filmée au téléphone et mise en ligne – qui avaient infligé au blogueur des plaies au visage et sur le crâne ayant entraîné cinq jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Le rappeur avait aussi partagé sur Twitter une photo de lui, la main ensanglantée, avant de publier un peu plus tard une vidéo sur Instagram dans laquelle il expliquait avoir “cédé comme un imbécile à la violence, à la haine”, tout en se disant prêt à “payer”.

Depuis Sadek reçoit de nombreuses menaces de mort, selon son avocat.

Bassem Braïki avait fait parler de lui après les attentats de Paris en 2015, en appelant les musulmans à se révolter face au terrorisme. Depuis, il multiplie les propos polémiques parfois contradictoires à l’adresse de ses milliers de fans.
Outre le rap, Sadek est aussi connu pour avoir joué aux côtés de Gérard Depardieu dans le film “Tour de France” de Rachid Djaïdani, sorti en 2016.

Un 2e suspect avait été interpellé et placé en détention dans le même dossier.