Le PTB dénonce les “demi-maisons” octroyées aux sinistrés par la Région

Le PTB a dénoncé, jeudi, les mesures de soutien aux sinistrés des inondations de la mi-juillet, présentées la veille par le gouvernement wallon. “Nous parlons des victimes de la plus grande catastrophe climatique que notre région ait connue. Et le gouvernement annonce des demi-voitures et des demi-maisons à celles et ceux qui ont tout perdu. Quel manque de respect”, estime ainsi le député régional d’extrême gauche Julien Liradelfo en pointant également le “cadeau” fait aux assurances.

“On paie 100% de notre prime d’assurance mais quand on en a besoin, les assurances ne contribuent qu’à hauteur de 38% des dégâts. Et pour les personnes précarisées qui n’arrivaient déjà pas à payer leur assurance, c’est la double peine. On ne peut pas vivre dans une demi-maison”, ajoute-t-il.

Mercredi, l’exécutif régional a annoncé avoir mis sur la table 990 millions d’euros pour que les sinistrés en ordre d’assurance bénéficient d’un remboursement complet des dégâts subis par leur habitation. Quant aux non-assurés, ils percevront 50% de la facture, avec un plafond de 80.000 euros.

“C’est indigne. Indemniser les sinistrés propriétaires de leur maison, même non ou mal assurés, à hauteur de seulement 80 000 euros maximum, c’est bien en dessous de la valeur du marché immobilier avant les inondations”, poursuit Julien Liradelfo. Pour le PTB, les sinistrés non assurés devraient eux aussi être indemnisés à 100%, tout comme les propriétaires de voiture n’ayant plus d’omnium.

Enfin, “l’accord du gouvernement ne respecte pas non plus les villes et communes touchées, car la plupart d’entre elles devront payer 10, 20 voire 30% des frais de reconstruction des infrastructures publiques communales”, seules les 3 communes les plus touchées – Pepinster, Trooz et Limbourg – bénéficiant d’un remboursement total, souligne le député. “On parle de routes, d’écoles, de ponts, de logements et d’éclairages publics… Bref, de frais colossaux. Les villes sinistrées n’en ont pas les moyens. Cette décision va empêcher toute politique sociale, pourtant indispensable à la reconstruction”, conclut-il.

Dans les rangs de l’opposition également, le cdH avait de son côté insisté, dès mercredi, sur l’urgence pour les familles sinistrées de toucher leurs indemnités, deux mois après les inondations. Le chef de groupe des humanistes, François Desquesnes, avait par ailleurs indiqué attendre le texte du gouvernement afin de voir si les aides annoncées sont “suffisantes et justes”.