Le président mexicain veut limiter le flux de migrants traversant son pays

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré mardi qu’il souhaitait freiner le flux de migrants traversant le Mexique vers le nord, afin notamment de garantir leur sécurité. “Nous ne voulons pas qu’ils aient le champ libre, non seulement pour des raisons juridiques mais aussi pour des raisons de sécurité”, a affirmé le président mexicain lors de sa conférence de presse quotidienne.
Depuis plusieurs semaines, les autorités mexicaines proposent aux migrants qui entrent au Mexique un visa humanitaire d’un an limité aux seuls Etats du sud du pays, qui remplace peu à peu les visas humanitaires qui leur permettaient jusqu’alors de circuler librement dans tout le pays.
S’ils progressent vers le nord, les migrants détenteurs de ce nouveau visa s’exposent désormais à une expulsion du territoire mexicain.
“Malheureusement dans le nord nous avons eu des problèmes d’assassinats de migrants par le passé et nous ne voulons pas de cela, la violence est plus grande au nord et nous préférons prendre en charge cette population d’Amérique centrale dans le sud”, a-t-il fait valoir.
M. Lopez Obrador a assuré que la politique migratoire du gouvernement n’avait pas changé malgré l’interpellation lundi de 367 migrants d’Amérique centrale, majoritairement Honduriens, dans l’Etat du Chiapas (sud). “Il n’y a pas de contradiction, nous avons agi avec beaucoup de respect envers les migrants, et nous allons continuer à respecter leurs droits humains”, a assuré le président mexicain.
Ces interpellations sont intervenues après une “agression” lundi contre des agents migratoires lors d’un contrôle d’une caravane de 3.000 migrants dans la localité de Pijijiapan, selon l’Institut national de migration.
Un témoin affirme que les agents auraient essuyé des jets de pierre au moment de leur intervention.
Interrogé sur les pressions exercées par le président Donald Trump pour faire stopper ce flux migratoire, M. Lopez Obrador a demandé à ce que les Etats-Unis aident à lutter contre ces flux migratoires en finançant le développement économique en Amérique centrale.
“Avec respect, nous demandons à ce que le problème soit affronté par le développement, la création d’emplois, ce qui n’a pas encore été fait”, a-t-il regretté.
Depuis octobre, plusieurs milliers de migrants centraméricains organisés en caravanes ont traversé le Mexique dans l’espoir d’entrer aux Etats-Unis.