Le pétrole en repli au lendemain de nouveaux records en plus d’un an

Les cours du pétrole se sont repliés vendredi, après avoir atteint la veille des plus hauts depuis janvier 2020, le marché tournant son regard vers la rencontre des membres de l’Opep+ la semaine prochaine alors que le dollar s’est renforcé. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour de cotation, a perdu 1,12% ou 75 cents à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 66,13 dollars.
Le baril américain de WTI pour le même mois a lâché dans le même temps 3,19% ou 2,03 dollars à 61,50 dollars.
Les cours de l’or noir ont battu en retraite “en partie à cause du renforcement du dollar, mais surtout parce que ce marché était vraiment allé trop loin, nous avions besoin d’un repli”, a estimé Robert Yawger de Mizuho USA.
Jeudi en effet, les deux contrats de référence avaient touché des niveaux plus vus depuis le 8 janvier 2020, à respectivement 67,70 dollars et 63,81 dollars le baril.
Sur la semaine, malgré le recul de vendredi, les prix du brut s’apprécient de plus de 5% pour le Brent et de presque 4% pour le WTI.
Les investisseurs ont aussi digéré vendredi le rapport hebdomadaire sur les stocks de brut américains, qui se sont avérés plus hauts que prévus malgré des arrêts de production dus à la vague de froid.
Pour Robert Yawger, cela montre que le manque d’offre attendu par les analystes “ne s’est pas matérialisé”.
Les marchés se sont aussi positionnés en amont de la réunion des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés de l’Opep+ prévue mercredi et jeudi prochains.
“L’évolution future des prix sur le marché pétrolier dépendra non seulement de l’évolution de la demande, mais aussi, dans une large mesure, des décisions que prendront l’Opep et ses alliés”, a indiqué Eugen Weinberg, de Commerzbank.
“On pourrait très bien se retrouver théoriquement la semaine prochaine avec la perspective en avril d’une production supplémentaire allant jusqu’à 1,5 million de baril par jour”, explique Robert Yawger.
Mais il ne pense pas “que l’Arabie Saoudite puisse s’offrir cela”. “Avril est un mauvais mois pour gonfler l’offre de brut, personne ne roule ni ne voyage, il va faire plus doux et on se chauffe moins”, ajoute l’expert de Mizuho USA.
“On s’attend toutefois à un plan graduel de l’augmentation de la production” de la part de certains membres de l’Opep+, “et personne ne veut tenir des positions longues dans ces conditions”, conclut-il.