“Le monde que décrit Donald Trump n’existe pas”, selon Greenpeace

La directrice exécutive de Greenpeace International jette un regard perplexe sur le bilan de Donald Trump. “On ne fait pas d’argent sur une planète morte”, a rappelé Jennifer Morgan mercredi lors d’un entretien accordé à l’AFP au 50e Forum économique mondial (WEF) à Davos. En campagne pour sa réélection en novembre à la présidence des États-Unis, le milliardaire peroxydé a vanté en Suisse l’abondante production d’hydrocarbures et l’indépendance énergétique de son pays, mais sans jamais évoquer les énergies renouvelables. “Il est évident qu’il n’est pas conscient ou qu’il n’accepte pas les connaissances scientifiques parce que le monde qu’il décrit n’existe pas, et on ne fait pas d’argent sur une planète morte”, a réagi, cinglante, la directrice de Greenpeace.

Si le climat est sur toutes les lèvres de cette réunion au sommet dans les Alpes, “je ne pense pas que les actes sont pour l’heure à la hauteur des discours prononcés”, poursuit celle qui juge les tentatives de vanter un “capitalisme des parties prenantes” (en associant entreprises et société civile) comme “une sorte de distraction”. La veille, l’ONG de protection de l’environnement a publié un rapport critique envers le secteur financier. Depuis l’accord de Paris sur le climat en 2015, “24 des grandes banques venues à Davos ont au total investi 1.400 milliards de dollars dans les carburants fossiles. Elles disent respecter l’accord de Paris mais continuent de déverser leur argent dans la mauvaise direction”, souligne Mme Morgan.

L’annonce faite par BlackRock, premier gestionnaire d’actifs mondial, selon laquelle le groupe va cesser ses financements pour le charbon thermique ne convainc pas plus la dirigeante de l’association. “Ils ne disent pas quand (l’exclusion sera totale) et n’ont pas exclu les autres énergies fossiles.”

“Ce sont certes des petits pas”, concède Jennifer Morgan, “mais la prochaine décennie sera absolument cruciale et ces banques doivent contribuer à la solution. Car pour l’heure, ils sont aussi responsables (du réchauffement climatique) que le secteur des industries fossiles”.