Le journal La Presse, sans modèle payant, va supprimer 37 postes

La direction du quotidien montréalais La Presse, entièrement numérique et sans modèle payant, a annoncé jeudi la suppression de 37 postes parmi ses 500 salariés dans le cadre d’un programme de départs volontaires à la retraite. Ces suppressions sont nécessaires alors que les recettes publicitaires, drainées en majeure partie par les géants de l’internet Google et Facebook, ne suffisent pas à combler les charges, a expliqué le président de La Presse, Pierre-Elliott Levasseur.
Négocié avec les syndicats du journal, le programme de départs volontaires “offre des conditions supérieures à celles prévues à la convention collective”, a indiqué une porte-parole de l’intersyndicale de La Presse, Laura-Julie Perreault.
Les suppressions annoncées affecteront aussi bien les 220 journalistes de la rédaction que les employés administratifs.
Le quotidien, plus que centenaire, compte sur les dons et les aides publiques pour assurer sa survie depuis l’annonce au printemps du retrait de ses actionnaires, le groupe Power Corporation de la famille Desmarais.
Devenu un organisme sans but lucratif, le quotidien a reçu pour sa nouvelle structure un don défiscalisé de 50 millions de dollars canadiens (33 millions d’euros) des Desmarais, qui avaient financé les 40 millions du développement en 2013 de l’édition du journal sur tablette et épongé les pertes pendant plusieurs années sans jamais donner les chiffres.
Pour l’avenir, la direction et les syndicats du quotidien misent notamment sur une aide du gouvernement fédéral, qui s’était dit “prêt” au printemps “à explorer des nouveaux modèles pour permettre les dons philanthropiques aux médias”.
La Presse, qui a totalement abandonné le papier le 1er janvier 2017, enregistre en moyenne 260.000 téléchargements déclarés chaque jour, sur environ un demi-million de tablettes équipées de l’application.