La moitié des sans-abri interrogés pour la campagne 400Toits ont subi une agression

La semaine dernière, à Bruxelles, 299 personnes sans abri ont accepté de répondre à un questionnaire pour évaluer leur degré de vulnérabilité. Plus de 75% d’entre elles ont déclaré dormir habituellement à l’extérieur. Et pas moins de la moitié ont déjà subi une agression, selon les résultats communiqués mercredi soir par les associations à l’origine de cette action. De lundi à mercredi derniers, des centaines de bénévoles ont sillonné les rues de Bruxelles en soirée pour faire passer un questionnaire à un maximum de sans-abri rencontrés. Sur les 540 personnes abordées, 299 ont accepté de collaborer, selon les initiateurs du projet, à savoir les associations Infirmiers de rue, Habitat & Humanisme, le Forum – Bruxelles contre les inégalités, L’Entraide Saint-Gilloise, Archi Human, SoHoNet et la Fondation 4Wings.
Intitulé VI-SPADT, ce questionnaire a déjà été expérimenté dans plusieurs villes du monde. Il permet d’évaluer la vulnérabilité des personnes sans domicile fixe et de prioriser celles dont le risque de mortalité est le plus élevé.
D’après les premiers résultats, 60% des participants affirment souffrir d’une maladie chronique. Et une personne sur deux dit s’être fait agresser depuis qu’elle est sans-abri.
Les personnes sondées sont dans leur grosse majorité des hommes (85%). Leur âge varie entre 16 et 76 ans, avec une moyenne de 43 ans.
Ce travail de récolte de données est la première étape de la campagne “400Toits”, qui vise à trouver 400 logements d’ici 2020.
Un rapport sera prochainement diffusé avec une analyse plus fouillée. Cette analyse “nous permettra de réfléchir à des solutions personnalisées, plutôt que des modèles de logement et d’accompagnement standardisés. Il est évident que les solutions de logement et d’accompagnement pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale doivent être différentes que pour une personne qui dort en rue suite à un problème de santé physique”, explique Koen Van den Broeck, porte-parole de la campagne.
D’après le dénombrement de l’ASBL La Strada effectué en 2016, plus de 700 personnes dorment dans l’espace public de la capitale, donc hors des centres d’accueil ou des logements précaires. Ce chiffre ne cesse de grimper.