La Cour suprême des États-Unis rend l’accès aux pilules abortives plus difficile

La Cour suprême des États-Unis, dans son premier arrêt sur l’avortement depuis la nomination de la juge conservatrice Amy Coney Barrett, a rendu plus difficile l’accès aux pilules abortives. Dans une décision rendue mardi soir (heure locale), la cour a rétabli une règlementation selon laquelle les femmes doivent se rendre en personne dans une clinique ou un cabinet médical pour obtenir les pilules abortives contenant de la Mifépristone, en dépit de la pandémie de coronavirus. Ce faisant, la Cour suprême a annulé la décision d’un tribunal inférieur qui stipule que, compte tenu de la pandémie, des pilules pouvaient être envoyées par la poste pour les avortements médicamenteux au cours des premières semaines de la grossesse.

La décision de la Cour suprême fait suite à une demande de l’administration américaine sortante du président Donald Trump contre l’ordonnance antérieure d’un juge fédéral. Trump a pu élargir la majorité conservatrice à la Cour suprême à six des neuf sièges avec la nomination de la juge Barrett, catholique convaincue depuis des décennies.

Le président conservateur de la cour, le juge en chef John Roberts, a écrit que l’affaire n’était pas une décision fondamentale sur l’avortement, mais qu’il s’agissait de savoir si les juges pouvaient aller à l’encontre de la directive de la FDA, l’autorité en charge des médicaments, selon laquelle les femmes doivent se procurer les pilules abortives en personne.

Les trois juges libéraux se sont opposés au durcissement de la réglementation. Cette décision impose aux femmes un “fardeau irrationnel, injustifié et excessif”, a écrit la juge Sonia Sotomayor.