Johnson & Johnson devrait demander l’autorisation de l’EMA pour son vaccin en février

La firme pharmaceutique américaine Johnson & Johnson, et sa filiale belge Janssen, devraient selon les attentes demander une autorisation de mise sur le marché européen de leur candidat vaccin contre la Covid-19 dès le mois prochain, a indiqué mercredi la commissaire européenne Stella Kyriakides, en charge de la santé. La commissaire s’est adressée mercredi matin au groupe PPE du Parlement européen, avant de prendre part à une vidéoconférence des ministres de la Santé des 27.

Elle a indiqué que Johnson & Johnson introduirait probablement une demande en février auprès de l’EMA, l’Agence européenne des médicaments. Si c’est le cas, le groupe américain sera le 4e à le faire, deux vaccins ayant entretemps déjà été autorisés (ceux de BioNTech-Pfizer et de Moderna) et un 3e (AstraZeneca-Oxford) attendant le feu vert européen dans les prochaines semaines.

Le vaccin Janssen, “Ad26.COV2.S”, s’administre en une seule dose. L’EMA l’examine en “rolling review” depuis début décembre. La Commission a conclu un contrat d’achat anticipé avec Janssen pour 200 millions de doses de son vaccin, avec 200 millions de plus en option.

Le nombre de vaccins effectivement disponibles sur le territoire européen pourrait donc rapidement augmenter. Après avoir discuté avec les ministres de la Santé des États membres, la commissaire Stella Kyriakides a cependant souligné que ce n’étaient “pas les vaccins” qui sauvaient des vies, mais bien “la vaccination”. D’où l’importance de suivre de près l’injection effective de toutes ces doses. “J’ai demandé aux États membres de faire rapport au moins deux fois par semaine à l’ECDC” (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) sur l’avancement de leur campagne de vaccination, indique-t-elle.

La question des accords “parallèles” passés par certains États avec des producteurs est revenue sur la table mercredi, avec la même réponse de la Commission: les 27 se sont engagés, en validant la négociation centralisée au niveau de l’UE, à ne pas mener de négociations parallèles avec les mêmes firmes.

L’eurodéputé allemand Peter Liese (PPE) a relativisé mercredi l’attitude de l’Allemagne, qui avait annoncé avoir conclu des protocoles d’accord “nationaux” avec Pfizer-BioNTech et CureVac. D’après Peter Liese, il s’agit d’options qui ne seront pas activées: “Le débat est clos. Le vaccin potentiel BioNTech/Pfizer était mal aimé cet été, avec une logistique compliquée, peu d’États en voulaient”, a-t-il expliqué. “L’Allemagne en voulait alors davantage” et a conclu ces protocoles d’accord mais “personne ne pense aujourd’hui à commander des doses supplémentaires alors que l’UE en obtiendra 600 millions” via ses contrats, a-t-il expliqué devant des journalistes.