Jamal Khashoggi – Washington demandera des comptes aux responsables, dit Pompeo

Les Etats-Unis vont “demander des comptes à toutes les personnes impliquées dans le meurtre de Jamal Khashoggi”, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo au prince héritier saoudien, estimant “que l’Arabie saoudite (devait) faire de même”. Dans un entretien téléphonique avec Mohammed ben Salmane, dit “MBS”, M. Pompeo a également appelé à la “fin des hostilités” au Yémen, a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert.
Il a aussi demandé que “toutes les parties viennent à la table pour négocier une solution pacifique au conflit”.
La guerre au Yémen oppose des forces pro-gouvernementales aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui se sont emparés en 2014 et 2015 de vastes régions du pays, dont la capitale Sanaa.
En mars 2015, une coalition sous commandement saoudien est intervenue militairement au Yémen en soutien aux forces pro-gouvernementales.
L’Arabie saoudite a été accusée, à plusieurs reprises, de bavures ayant coûté la vie à des centaines de civils.
Vendredi, le Washington Post avait rapporté que les Etats-Unis avaient décidé de cesser de ravitailler les avions de la coalition militaire sous commandement saoudien, mettant ainsi fin à leur soutien le plus concret en trois ans de conflit.
Cette aide est devenue encore plus controversée depuis le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, imputé à de hauts responsables du royaume et qui a terni l’image de Ryad.
Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul. Après avoir d’abord affirmé que le journaliste avait rapidement quitté le consulat, puis soutenu qu’il était mort dans une rixe, Ryad a fini par évoquer une “opération non autorisée” par le pouvoir.
Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a récemment appelé les belligérants au Yémen à cesser les hostilités, tandis que M. Pompeo a demandé que cessent les frappes aériennes de la coalition menée par Ryad “dans toutes les zones habitées du Yémen”, une reconnaissance en creux des pertes civiles causées par ces bombardements.