Italie: le gouvernement adopte le revenu de citoyenneté et la réforme des retraites

Le gouvernement italien a pris jeudi soir les décrets-lois créant le “revenu de citoyenneté” (RDC) et abaissant l’âge de la retraite, les deux promesses phares des deux formations populistes au pouvoir. “Ce gouvernement tient ses promesses”, s’est réjoui le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, au cours d’une conférence de presse avec ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème).
“Le conseil des ministres a décidé de fonder un nouvel Etat-providence”, a renchéri M. Di Maio.
Le budget 2019 adopté fin décembre prévoit une enveloppe de sept milliards d’euros pour le “revenu de citoyenneté” (RDC), la principale promesse du M5S, et de quatre milliards pour la réforme des retraites, la mesure phare de la Ligue.
Le RDC s’adresse aux cinq millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Italie, à condition de ne pas avoir résidé à l’étranger dans les deux dernières années pour les Italiens et d’être résident en Italie depuis au moins 10 ans pour les étrangers.
Ce revenu sera de 780 euros par mois pour une personne seule, avec des majorations ou des minorations en fonction de la situation du foyer, sur une période de 18 mois.
Pendant cette période, les bénéficiaires ne pourront pas refuser plus de deux offres d’emploi, dont la deuxième pourra être jusqu’à 250 km de chez eux et la troisième dans toute l’Italie.
La réforme des retraites, baptisée “Quota 100”, vise à permettre de partir à la retraite à compter de 62 ans et 38 années de cotisations, alors que la loi actuelle fixe l’âge de la retraite à 67 ans.
Le gouvernement estime que 355.000 personnes pourraient choisir cette option dès 2019, dont 130.000 fonctionnaires, et en escompte un appel d’air pour les jeunes sur le marché de l’emploi.
Sur les trois années prévues, “nous allons envoyer un million de personnes à la retraite en trois ans”, a lancé M. Di Maio, tandis que M. Salvini a insisté sur le fait qu’il n’y aurait “aucune pénalisation et aucune coupe” dans les pensions de ceux qui choisiront de partir plus tôt.