Implantation de l”ONU du vin”: bataille entre Bordeaux, Dijon et Reims

Dijon a officialisé mardi sa candidature pour héberger l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), un dossier qui rivalise avec ceux de deux autres capitales viticoles françaises : Bordeaux et Reims. Cette sorte d'”ONU du vin”, à compétences scientifiques et techniques, est actuellement basée à Paris mais le gouvernement doit annoncer prochainement son déménagement dans l’une des ces trois villes, au plus tard vers la mi-juillet.

L’OIV, qui se trouve à l’étroit dans son actuel siège du 8e arrondissement de la capitale, est composée de 48 Etats membres et assure disposer d’un réseau de plus de 1.000 experts dans le secteur vitivinicole.

Le maire socialiste de Dijon François Rebsamen a lancé l’offensive en assurant que la candidature de sa ville avait été accueillie “positivement par le directeur général de l’OIV, Paul Roca, et sa présidente, Regina Vanderlinde”.

M. Rebsamen fait valoir la “synergie” que la capitale de la Bourgogne peut apporter à l’OIV, avec la Cité internationale de la gastronomie et du vin, qui y sera inaugurée en avril prochain, et la proximité du “vignoble le plus prestigieux au monde” dont les “Climats” – nom donné aux parcelles de vignes – sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco”.

“C’est un choix idéal”, a-t-il assuré dans l’hôtel d’Esterno, un hôtel particulier du XVIIe siècle qui pourrait abriter l’OIV, proche de la future Cité du vin.

A Bordeaux, Brigitte Bloch, chargée du Tourisme et de l’économie du vin pour la ville et sa métropole, affirme également que la présidence de l’OIV est “très sensible à la candidature bordelaise” et a “envoyé des retours très positifs”.

La capitale girondine présente “une offre économique bien moins onéreuse pour l’Etat”, fait-elle valoir auprès de l’AFP vantant également les bâtiments “prestigieux” du XVIIIe du Palais de la Bourse qui pourraient abriter le nouveau siège.

La présence à Bordeaux de l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV), renommé pour ses recherches et de la Cité du Vin, le plus grand lieu d’exposition autour du vin en France, sont selon elle également un atout.
“Pour l’instant, notre candidature est à l’étude au plus haut niveau”, a indiqué sobrement à l’AFP le service communication de la Ville de Reims.

Pierre-Emmanuel Taittinger (champagne éponyme et président depuis 2016 de la mission Côteaux, Maisons et Caves de champagne – Patrimoine mondial) comme Jean-Marie Barillère, président de l’Union des maisons de champagne, estiment que “le dossier rémois est un très bon dossier qui a été monté par plusieurs partenaires comme la Ville, l’Université et la filière viticole”‘.

Selon M. Taittinger, si l’OIV venait à Reims, son siège pourrait être “la Villa Douce”, un hôtel particulier Art Déco qui accueillait jusqu’à l’année dernière l’Université Reims Champagne-Ardenne.

Pour Jean-Marie Barillère, Reims dispose d’un certain nombre d’atouts: le champagne bien sûr, mais aussi la proximité de la ville avec Paris et ses aéroports.