France: un nouvel état-major pour renforcer la coordination des services antiterroristes

Le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner a exhorté lundi les services antiterroristes à lutter contre la rétention et le cloisonnement de l’information, lors de l’inauguration d’un nouvel état-major inter-services installé à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Pour la première fois, cet état-major permanent (Emap) nouvellement constitué réunit treize services du premier et du second cercle du renseignement ainsi que des services de police judiciaire.
Installé physiquement dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), il s’agit selon M. Castaner, de “la dernière pièce d’une architecture de confiance entre les services avec un objectif: prévenir et combattre le terrorisme”.
Sa création avait été annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe en juillet 2018 lors de la présentation du premier plan d’action contre le terrorisme (PACT) de la présidence d’Emmanuel Macron.
“Toute rétention d’information est coupable, tout cloisonnement est dangereux”, a rappelé le ministre de l’Intérieur venu clôturer un comité de pilotage opérationnel (CPO), un autre outil destiné à accroître, dans le sillage de l’Emap, “la fluidité” du partage de l’information entre services.
“L’ordre du jour est extrêmement concret, situation sur zone ou état de la menace intérieure mais aussi des dossiers opérationnels et des points de doctrine”, a expliqué le directeur général de la sécurité intérieure Nicolas Lerner, à l’issue de ce comité de pilotage opérationnel.
Ce comité, qui réunit des représentants des 13 services de l’Emap mais aussi un représentant de la “task force” de l’Élysée et du parquet de Paris, peut également trancher en cas de conflit de compétence entre services lorsqu’il s’agit de suivre telle ou telle personne inscrite au fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), a-t-on encore précisé à la DGSI.
Le renforcement de la coordination des services de renseignement était l’une des promesses du programme sécuritaire d’Emmanuel Macron qui avait annoncé durant la campagne ne pas vouloir bouleverser les structures de l’antiterrorisme français.
Le chef de l’État avait notamment créé dès juin 2017 une coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) baptisée “task force”, placée auprès du président de la République.

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18 février 2019 - 22h16