France: procès d’un des “boss” présumés du narcotrafic en Europe

Le Britannique Robert Dawes, un des “boss” présumés du narcotrafic en Europe, jugé à Paris pour avoir importé 1,3 tonne de cocaïne en France, était un “gros poisson”, “capable de la violence la plus extrême”, a témoigné jeudi un commandant de police du Royaume-Uni. “M. Dawes est connu pour être l’un des plus gros poissons des réseaux de criminalité à l’international”, a déclaré cet officier de la National Crime Agency (NCA), agence de lutte contre le crime organisé, lors de son audition par visioconférence et à l’aide d’une interprète par la cour d’assises spéciale de Paris, composée uniquement de magistrats professionnels.
L’enquêteur, auteur d’un rapport en 2016 sur les activités de Robert Dawes, a dépeint un homme “craint d’un certain nombre de ses associés à l’étranger et au Royaume-Uni”. “Il est qui il est, car il est capable de la violence la plus extrême”, a souligné le policier de la NCA.
Robert Dawes, 46 ans, a multiplié les condamnations depuis l’âge de 11 ans pour des “délits mineurs”, avant d’être “connu des services pour une criminalité plus grave”, a retracé le témoin.
Dawes, visé par plusieurs enquêtes mais qui n’a jamais été inculpé pour trafic de stupéfiants ou pour des crimes, “est lié à un certain nombre de meurtres, dont certains encore non résolus”, a affirmé l’officier britannique.
“Il opère à haut niveau à l’international”, a poursuivi l’agent de la NCA, qui prête à Dawes une implication dans l’assassinat d’un enseignant en 2002 aux Pays-Bas – une “affaire rouverte tout récemment” – mais aussi des liens avec des réseaux de blanchiment d’argent aux Emirats arabes unis et en Suisse, et des cartels de drogue colombiens.
Mais aucune preuve ne le relie à ces faits, a convenu le témoin, qui a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs polices européennes, notamment avec la Garde civile en Espagne, où Dawes s’était installé après son départ de Grande-Bretagne en 2001.
C’est finalement une conversation enregistrée à son insu qui a mené à l’interpellation de Robert Dawes sur la Costa del Sol en novembre 2015, sur mandat d’un juge français enquêtant sur 1.300 kilos de cocaïne saisis à l’aéroport parisien de Roissy le 11 septembre 2013, à bord d’un vol Air France Caracas-Paris.
Dans cette conversation tenue dans un hôtel de Madrid en septembre 2014 avec un membre d’un cartel colombien, Dawes revendiquait la paternité de la drogue saisie.
A l’ouverture de son procès, lundi, Robert Dawes s’est dit “innocent” des faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il encourt trente ans de réclusion et 7,5 millions d’euros d’amende.
Le verdict est attendu le 21 décembre.