Facebook limite la portée des médias imposteurs, liés à des groupes politiques

Les sites d’information créés par des organisations politiques ne jouiront plus des mêmes privilèges que les médias indépendants, a annoncé Facebook mardi, en pleine croisade pour une plateforme irréprochable à trois mois des élections américaines. Le géant des réseaux sociaux constate qu’il y a un nombre “croissant” de publications soi-disant informatives, directement liées à des partis ou personnalités politiques, qui se consacrent en réalité principalement à “influencer les politiques publiques ou les élections”, d’après un communiqué.
Ces “médias” américains pourront rester sur la plateforme mais pas figurer sur Facebook News, sa section d’infos qui diffuse des articles de quotidiens, magazines et sites partenaires.
Côté publicité, ces pages seront considérées comme des entités politiques et non comme des médias (qui bénéficient de certaines exemptions). Elles ne pourront plus diffuser d’infos via les messageries Messenger et WhatsApp.
Ces médias partisans, considérés comme imposteurs, se présentent souvent comme des sites d’informations locales. En pratique, ils rediffusent essentiellement des articles plus ou moins modifiés d’autres sources.
Facebook multiplie les initiatives pour protéger le processus démocratique et les électeurs des campagnes de désinformation, aussi bien étrangères que domestiques.
“Nous travaillons en permanence avec des partenaires pour comprendre les nouveaux risques, tout ce qui peut mal tourner, et nous assurer que nous nous préparons bien aux différents scénarios possibles”, a déclaré Guy Rosen, un vice-président du groupe en charge de l’intégrité de la plateforme, lors d’une conférence de presse.
Fin juin, le réseau social a décidé de donner la priorité aux “couvertures originales de l’actualité” : quand différents articles sont publiés sur la même nouvelle, l’algorithme doit repérer celui qui “est le plus souvent cité comme étant à la source de l’information” et le faire apparaître en tête.
Les autres plateformes ne sont pas en reste. La semaine dernière, Google a indiqué que les annonceurs politiques qui se font passer pour des sites d’informations locales ne pourraient plus faire de la publicité à partir de septembre.
Twitter, de son côté, a interdit toutes les publicités à caractère politique à l’automne, y compris celles de médias qui reçoivent des fonds de partis et comités politiques.