EuroSkills Graz – Un Championnat des métiers techniques et technologiques pour susciter des vocations

Sur les 17 disciplines dans lesquelles concourt l’équipe belge des Red Bears, une dizaine de métiers sont considérés comme étant en pénurie ou comme fonctions critiques selon le Forem et Actiris. Le championnat EuroSkills, qui se tient jusqu’à dimanche à Graz, a notamment pour dessein de promouvoir les métiers techniques et technologiques. S’il est difficile de quantifier le nombre de jeunes inscrits dans les filières professionnelles grâce aux EuroSkills, le directeur de WorldSkills Belgium, Francis Hourant, constate une évolution positive quant au regard porté sur les métiers techniques et technologiques en 10 ans. “S’il n’y avait pas eu ces compétitions, cette promotion, que se serait-il passé ?”, a-t-il pointé.
Selon la ministre wallonne de l’Emploi et de la Formation, Christie Morreale (PS), qui était présente vendredi sur le site des EuroSkills, la compétition apporte excellence, dépassement de soi et créativité à l’enseignement qualifiant. Elle a en outre pour enjeu de transmettre une passion, un engouement, de susciter des vocations et de montrer le côté positif des métiers techniques et technologiques, a-t-elle ajouté, soulignant que “tous les compétiteurs disent qu’ils gagnent entre deux et cinq ans d’expérience”.
“C’est une formidable vitrine pour les métiers techniques et technologiques”, a abondé le ministre wallon de l’Économie, de l’IFAPME et des Centres de compétences, Willy Borsus (MR), également présent à Graz. “Cette merveilleuse promotion est terriblement importante parce que nous avons besoin de ces métiers, à la fois pour la société, pour rencontrer un certain nombre de besoins, mais aussi parce qu’ils correspondent à des milliers d’emplois vacants”, a-t-il poursuivi.
Les deux ministres ont par ailleurs évoqué le plan de formation du gouvernement wallon, qui vise à lutter contre la pénurie de certains métiers. Ce dernier prévoit notamment une prime de 2.000 euros net pour les personnes suivant une formation dans la construction et un chèque permis de conduire, car de nombreux emplois dans le secteur exigent ce précieux sésame.
“On a commencé par le secteur de la construction, parce qu’il y a un besoin supplémentaire lié au plan de relance et à la reconstruction de la Wallonie à la suite des inondations de la mi-juillet”, a précisé M. Borsus.
L’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME), qui propose 80 formations à des métiers repris dans la liste des professions en pénurie et fonctions critiques du Forem, dispose également de primes, telles que le remboursement des minervaux des formations pour adultes dans les métiers en pénurie dans la construction, a fait valoir son chargé de communication, Raphael Nys. L’institut s’est lancé cette année le défi d’atteindre 17.000 inscrits, soit une hausse de 10% d’apprenants. “Nous sommes optimistes, nos premiers chiffres ont l’air de démontrer qu’on va les atteindre”, a-t-il conclu.