Espagne: Puigdemont juge insuffisante la grâce des indépendantistes catalans

L’ex-président régional catalan, l’indépendantiste Carles Puigdemont, a jugé vendredi que la grâce que pourrait accorder prochainement le gouvernement espagnol aux indépendantistes emprisonnés pour la tentative de sécession de 2017 n’était “pas une solution” à la crise catalane. “Il est clair que ce n’est pas une solution politique au conflit politique” en Catalogne, a déclaré M. Puigdemont lors d’une conférence de presse commune avec le nouveau président séparatiste de la région, Pere Aragonès.

Exilé en Belgique depuis la tentative de sécession de 2017 afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole, M. Puigdemont n’est pas concerné par cette grâce et le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez souhaite toujours qu’il soit jugé en Espagne.

Il réclame donc, comme l’ensemble des indépendantistes, l’amnistie de toutes les personnes impliquées dans la tentative de 2017 et l’organisation d’un référendum d’autodétermination, deux propositions rejetées catégoriquement par Madrid.

M. Sanchez prépare le terrain depuis plusieurs semaines à une grâce des indépendantistes condamnés pour la tentative de sécession de 2017, qui pourrait intervenir, selon les médias, dès la semaine prochaine.

Neuf des 12 indépendantistes condamnés purgent des peines allant de neuf à treize ans de prison.

“La solution que nous continuerons d’exiger est une amnistie” y compris pour les indépendantistes ayant fui à l’étranger comme M. Puigdemont, a dit de son côté Pere Aragonès, même si le chef incarcéré de sa formation, Oriol Junqueras, a fait un pas ces derniers jours vers Pedro Sanchez en se disant favorable à la grâce.

La rencontre entre MM. Puigdemont et Aragonès, la première depuis l’arrive à la tête de la région de ce dernier, a eu lieu le jour où Pedro Sánchez se trouvait pour sa part à Barcelone.

Le chef du gouvernement, qui défend la grâce comme un geste d’apaisement en vue de trouver une issue à la crise en Catalogne, y a souligné une nouvelle fois la nécessité du dialogue.