Donner des pilules contraceptives aux goélands est un “non-sens”, s’inquiète une ASBL

L’association flamande de protection des oiseaux, Vogelbescherming Vlaanderen, s’inquiète des plans de Blankenberge pour diminuer les nuisances des goélands, aussi appelés mouettes dans le langage courant. Mercredi, on a appris que la cité balnéaire voulait donner des pilules contraceptives à ces volatiles mal aimés notamment parce qu’ils éventrent les poubelles. Cette méthode est un “non-sens”, estime Nicolas Brackx, collaborateur de Vogelbescherming Vlaanderen. “Pour commencer, il n’y a pas de surpopulation de goélands. Il y a des problèmes dus aux nuisances provoquées par certains individus en certains lieux”, souligne-t-il.

D’après l’organisation, seuls quelques goélands dominants ingéreront les pilules contraceptives, ce qui n’empêchera donc pas la plupart des goélands de se reproduire.

De plus, les goélands rendus stériles ne seront pas forcément ceux qui dérangent à Blankenberge, poursuit M. Brackx sur la base d’une étude de l’Institut flamand pour l’Etude de la Nature et des Forêts (INBO). En effet, les goélands qui se nourrissent dans la ville côtière ne sont pas nécessairement ceux qui y nichent, et inversement. “En d’autres mots, on ne sait donc absolument pas ce qu’on est en train de faire et quels problèmes on va devoir affronter”, résume le spécialiste.

Vogelbescherming Vlaanderen craint en outre que d’autres espèces animales ingèrent le produit contraceptif et s’interroge sur le dosage. La mesure pose aussi question sur le plan juridique car la législation flamande interdit les moyens non sélectifs.

Mercredi, Blankenberge a confirmé son intention de disposer des pilules contraceptives enrobées dans de la nourriture à destination des goélands. Le bourgmestre a expliqué s’être inspiré d’expériences similaires sur les pigeons à Venise et Barcelone. On ignore encore quand le projet démarrera effectivement. La semaine prochaine, les nids seront cartographiés à l’aide de drones, comme cela se fait aussi à Ostende.