Des journaux, vestiges du crash d’Air India en 1966, retrouvés sur le Mont-Blanc

Des journaux qui se trouvaient probablement à bord du Boeing 707 de la compagnie Air India qui s’est écrasé le 24 janvier 1966 dans le massif du Mont-Blanc dans les Alpes françaises viennent d’être retrouvés sur le glacier qui en recrache régulièrement des vestiges. Une douzaine de quotidiens datés du 20 et 21 janvier 1966, parmi lesquels des titres indiens annonçant l’élection d’Indira Gandhi, la première femme élue à la tête du pays, y ont été découverts mardi près de Chamonix par le gérant d’une buvette-restaurant située à 1.350 mètres d’altitude.

“Ils sont en phase de séchage mais ils sont en très bon état. On peut les consulter”, a indiqué à l’AFP Timothée Mottin, le gardien de la Cabane du Cerro, un petit chalet situé à quarante-cinq minutes de marche du glacier des Bossons, au sommet duquel l’avion “Kangchenjunga” s’était écrasé.

Le jeune homme de 33 ans explique avoir découvert des exemplaires des quotidiens indiens “National Herald” et “The Economic Times” lors d’une promenade à la fin de son service.

Il s’estime “chanceux” d’avoir pu retrouver ces journaux en si bon état car le bloc de glace dans lequel ils avaient jusqu’alors été miraculeusement conservés venait “probablement tout juste de fondre”.

“Ils étaient à l’air libre, posés dans la neige, au pied d’une chute de séracs. Ils auraient pu se détériorer très vite”, a précisé Timothée Mottin, qui gère son établissement touristique depuis cinq ans.

“Ce n’est pas un exploit. À chaque fois que nous nous promenons sur le glacier avec des amis, nous retrouvons des vestiges du crash. Avec l’expérience, on sait où ils se trouvent. Ils sont charriés en fonction de leur taille par le glacier”, souligne-t-il.

Une fois complètement secs, les précieux exemplaires iront rejoindre les quelques autres pièces exposées par Timothée Mottin dans l’enceinte de sa “cabane”. Parmi elles, une photographie d’un couple d’Indiens qui a beaucoup ému le jeune homme lorsqu’il l’a découverte.

“Je préfère les montrer que les cacher dans un grenier en attendant de les vendre”, pointe le trentenaire, en raillant au passage le “business” qu’ont bâti en France certains autres “trouveurs” autour des vestiges du crash de l’Air India, qui avait fait 177 morts il y a près de 55 ans.

En 2017, des restes humains pouvant appartenir à des passagers victimes de l’accident – ou à celui d’un autre avion indien, le “Malabar Princess”, qui s’est écrasé au même endroit en 1950 – avaient été retrouvés sur le glacier.

Mais la plus retentissante des découvertes avait été celle en 2013 d’un jeune alpiniste qui était tombé lors d’une randonnée sur une boîte de petites pierres précieuses provenant “très probablement” de l’accident de 1966.

Les émeraudes, les saphirs et les rubis retrouvés, estimés entre 130.000 et 246.000 euros, avaient été placées sous scellés. Six personnes, parmi lesquels le joaillier londonien Jacob Issacharoff, avaient ensuite revendiqué le précieux trésor.