De plus en plus de personnes craignent de ne pas pouvoir chauffer leur logement

Le pourcentage de ménages qui vivent en situation de précarité énergétique persiste à plus de 21%, selon le dernier baromètre de la Fondation Roi Baudouin, qui couvre l’année 2017. Si ce chiffre reste relativement stable depuis 2009, le nombre de personnes qui disent ne pas disposer de moyens suffisants pour chauffer leur logement est de plus en plus élevé. Les personnes isolées, les femmes, les aînés et les familles monoparentales sont les premiers concernés. La Fondation Roi Baudouin identifie trois formes de précarité énergétique. La première, dite mesurée, concerne 14% des ménages. Elle signifie que leur facture d’énergie absorbe 11,8% ou plus de leurs revenus disponibles, soit le double d’un ménage moyen qui y consacre en moyenne 5,9%. Cette forme de précarité est sensiblement plus élevée en Wallonie, où 19,5% des ménages sont touchés, contre 11,4% en Flandre et 12,1% à Bruxelles. Cela peut s’expliquer entre autres par le niveau de revenus, mais aussi par la taille et la qualité des logements.

Selon la Fondation Roi Baudouin, 4,5% des ménages subissent par ailleurs une précarité énergétique cachée, c’est-à-dire qu’ils limitent tellement leur consommation (entre autres en chauffant moins) qu’ils consomment plus de deux fois moins que des ménages de même taille dans des logements comparables.

Enfin, la précarité subjective touche 6,2% des ménages, qui disent ne pas avoir de moyens suffisants pour chauffer leur logement et craignent une vague de froid. Ce chiffre a sensiblement augmenté depuis 2016, année au cours de laquelle 4,9% des familles déclaraient être dans une telle situation.

Pour la Fondation Roi Baudouin, cette progression résulte du concours de plusieurs facteurs: l’augmentation des prix de l’énergie, la pauvreté en général, le fossé croissant entre les locataires et les propriétaires de leur logement, l’insécurité d’emploi, la proportion croissante de personnes isolées, etc.

La difficulté de se chauffer touche plus particulièrement les personnes isolées (26,3%), et parmi celles-ci principalement les femmes et les aînés. Les familles monoparentales sont également vulnérables puisque 19,4% d’entre elles sont concernées.