De Depeche Mode à Orelsan, en passant par Bollywood: cocktail musical aux Vieilles Charrues

Joyeux assortiment de styles concocté pour un public aux oreilles “grandes ouvertes”, la 27e édition des Vieilles Charrues de Carhaix, en Bretagne (ouest de la France) accroche cette année Depeche Mode à son palmarès, et multiplie les occasions de fête, sous les auspices de Bollywood. Le groupe britannique “Depeche Mode, ça fait 15 ans qu’on leur court après, on est récompensé de notre persévérance”, souligne en souriant Jean-Jacques Toux, programmateur du premier festival de musique français en terme de fréquentation, qui se déroulera du 19 au 22 juillet.

C’est dans une ambiance “d’été indien” kitsch et coloré, qu’Olli & the Bollywood Orchestra, fruit de l’alliance étonnante entre un musicien breton et des instrumentistes indiens, lancera les festivités jeudi. Inspiré des récits de Bollywood, un pachyderme mécanique promènera sa lourde silhouette sur la plaine de Kerampuilh, escorté de danseuses, acrobates et échassiers, avant que la nuit ne vienne plonger les festivaliers dans une vague new wave, convoquant Depeche Mode et Marquis de Sade, le magnétique groupe breton, de retour après 36 ans de silence.

Des “pointures”, le festival dont l’une des ambitions est de contrer la désertification économique du Centre-Bretagne, en a encore à revendre cette année, notamment britanniques. Gorillaz, le plus célèbre des groupes virtuels, arrivera avec un album surprise, “The Now Now”, tandis que le tapageur Liam Gallagher (ex-Oasis), figure de la Britpop des années 90, reviendra casser la baraque en solo.

Comme l’an dernier, l’édition 2018 aura aussi une tonalité très rap, du classique IAM aux punchlines de Damso, en passant par Bigflo & Oli, Rilès, Lomepal et Orelsan.

Rock psyché de Portugal.The Man, rock scénique libéré de Lysistrata, trip-hop de Massive Attack, pop pétillante de Jain, voix suave de la Québécoise Coeur de Pirate, chanson au verbe âpre d’Eddy de Pretto, sans oublier la fougue de Véronique Sanson ou les Négresses vertes, qui se retrouvent 30 ans après leur premier album… les Vieilles Charrues multiplient les univers musicaux.

Le paysage ne serait pas complet sans la scène électro et ses multiples variantes. Aux côtés de Fatboy Slim, l’un des pionniers du genre volontiers irrévérencieux, la deep house imprégnée de rock du duo parisien Ofenbach, les Belges Soulwax ou le DJ norvégien Kygo… “La programmation s’accélère avec des groupes qui émergent très vite et très fort. Il faut être réactif”, reconnaît Jérôme Tréhorel, citant l’exemple de Kygo, “devenu en quelques mois un artiste planétaire”.