Crise au Venezuela – Le vice-président du Parlement arrête sa grève de la faim

Le vice-président du Parlement vénézuélien Edgar Zambrano, incarcéré le 8 mai pour son soutien au soulèvement militaire raté contre le président Nicolás Maduro, a arrêté sa grève de la faim au bout de dix jours, a annoncé dimanche son épouse. Après que les autorités ont accepté qu’il reçoive une visite de sa famille, Edgar Zambrano a décidé “la fin progressive de sa grève de la faim”, a écrit Sobella Mejias sur son compte Twitter, précisant que son mari, détenu au QG des services de renseignement (Sebin), avait vu ses deux filles, sa petite-fille et son gendre.
Jeudi, le chef de l’opposition Juan Guaido, reconnu comme président par intérim du Venezuela par une cinquantaine de pays, avait annoncé que M. Zambrano faisait la grève de la faim “pour les droits de tous les Vénézuéliens, de ses camarades enlevés avec lui et de tous les prisonniers politiques”.
La Cour suprême de justice, que l’opposition accuse d’être à la solde du président en place Nicolas Maduro, a lancé des poursuites pénales contre Edgar Zambrano et 14 autres élus, accusés d’avoir soutenu la tentative d’insurrection militaire à l’appel de M. Guaido fin avril.
A la demande de la Cour suprême, l’Assemblée constituante – dotée des pleins pouvoirs et entièrement composée de fidèles du président socialiste Nicolas Maduro – a levé leur immunité.
M. Zambrano avait été arrêté à Caracas par des agents du Sebin. Le parlementaire avait refusé pendant de longues minutes de descendre de la voiture dans laquelle il s’était réfugié et un camion-grue avait fini par le remorquer vers le siège du Sebin. Il avait été ensuite placé en détention provisoire dans une prison militaire de la capitale.
Les autres élus se sont réfugiés dans des résidences diplomatiques, se sont enfuis à l’étranger ou sont entrés dans la clandestinité.
Juan Guaido accuse le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro de vouloir “bâillonner” l’Assemblée nationale, la seule institution vénézuélienne contrôlée par l’opposition.
Des pourparlers entre les délégations du gouvernement de M. Maduro et de l’opposition se tiennent actuellement sur l’île caribéenne de La Barbade, visant à résoudre la crise politique au Venezuela.
Selon l’ONG locale de défense des droits de l’homme, Foro Penal, il y a 589 “prisonniers politiques” au Venezuela, une qualification rejetée par Nicolas Maduro.

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22 juillet 2019 - 01h31