Coronavirus – Secteurs essentiels: le gouvernement joue avec la santé de 2/3 des travailleurs

La liste des secteurs essentiels émise par le gouvernement s’est élargie sous l’influence du patronat et va à l’encontre des mesures de protection de la santé, selon une étude du PTB publiée mercredi soir. “Elle concerne désormais deux tiers des travailleurs”, pointe le parti marxiste. Le gouvernement a publié, le 18 mars, un arrêté ministériel reprenant une première liste de secteurs essentiels, en ces temps troublés par la pandémie de coronavirus. Sous la pression du patronat, cette liste s’est considérablement allongée, puisqu’elle concerne désormais deux tiers des travailleurs, avance le PTB.
“Selon la liste des secteurs essentiels, deux millions de travailleurs et travailleuses sur les trois que compte le secteur privé se consacreraient à un produit ou un service vital. Grâce à cette liste assouplie, la plupart des employeurs ne sont plus tenus de respecter les mesures de distanciation sociale”, peut-on lire dans le communiqué.
“Cet arrêté ministériel semble être principalement destiné à protéger le profit et la compétitivité, en dépit de toutes les règles sanitaires. Or, le risque de propagation du coronavirus est encore très élevé. L’extension de cette liste de secteurs essentiels à deux tiers de l’ensemble des travailleurs entraînera la production de nombreux produits ou services non vitaux, avec tous les risques que cela comporte”, relève le PTB.
D’autre part, “il est certain que, ce faisant, ces entreprises monopoliseront des personnes et des ressources qui sont vitales ailleurs: du personnel d’entretien, des produits désinfectants, des masques, … Des ressources qui font actuellement cruellement défaut dans les secteurs des soins, de l’alimentation et de l’énergie, alors que c’est là qu’on en a besoin, et pas dans des secteurs non essentiels. Les témoignages en provenance du terrain montrent que la liste des secteurs essentiels est beaucoup trop large…”, poursuit-il.
Pour le parti marxiste, la liste a été établie en accord avec les organisations patronales. “Cela ne fait aucun doute. Ainsi on comprend mieux pourquoi elle ne correspond d’aucune manière aux secteurs et activités réellement indispensables”.
Le PTB exige qu’une nouvelle liste de secteurs essentiels soit établie, en concertation avec les syndicats au niveau national. Le parti veut également rendre obligatoires la consultation et la validation des mesures par la délégation syndicale. “Les syndicats doivent être impliqués dans les décisions concernant les mesures de sécurité et avoir un avis contraignant sur la suspension des activités non essentielles”, ponctue-t-il.