Coronavirus – “La santé mentale n’est pas suffisamment prise en compte dans cette crise”, répète le CSS

Dans un deuxième avis rendu mardi sur la santé mentale en temps de pandémie, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) réitère des conclusions déjà tirées en mai dernier: la santé mentale n’est pas suffisamment prise en compte dans cette crise. A la lumière des résultats d’une enquête menée auprès de 149 professionnels spécialisés en soins de santé mentale ainsi que de 46 patients et aidants proches, le CSS a dégagé plusieurs points d’attention.
Parmi ceux-ci, l’organe d’avis scientifique du SPF Santé publique met en évidence le manque de prise en compte de la santé mentale dans la gestion de la pandémie ainsi que le peu de reconnaissance pour le travail accompli par les professionnels du secteur.
“Ceux-ci se sont sentis abandonnés, alors que leur secteur est historiquement sous investi, et que le contexte était particulièrement difficile et anxiogène. Les professionnels de la santé mentale ont souffert de la peur de contaminer, du manque de sécurité financière, et de l’équilibre difficile entre la vie privée et professionnelle”, note le CSS.
Les professionnels de la santé mentale indiquent par ailleurs de manière claire que plusieurs groupes vulnérables devraient recevoir une attention particulière. “La crise liée au Covid-19 a renforcé les inégalités sociales dans la société, qui ont elles-mêmes un impact sur la santé mentale”, rappelle l’organe consultatif, pour qui “les groupes au statut socio-économique faible et les groupes avec d’autres vulnérabilités (notamment psychiques) devraient bénéficier de plus d’attention, tout comme les enfants, adolescents et étudiants”.
En ce qui concerne la population générale, il importe de préserver la résilience et la capacité d’adaptation des individus autant que possible.
Pour prévenir les problèmes ultérieurs, le CSS recommande de reconnaitre l’importance de la santé mentale à tous les niveaux de gestion de la pandémie afin d’accroître l’efficacité de la gestion de la crise et de minimiser les effets néfastes de la pression mentale chronique sur la population. “Cette reconnaissance peut par exemple se traduire par l’intégration de professionnels de la santé mentale dans toutes les sections qui gèrent la pandémie”, illustre le CSS, qui suggère également une campagne de communication efficace sur la promotion de la santé mentale et un effort supplémentaire au niveau des budgets prévus pour cette dernière.