COP25 – La présidence chilienne appelle au sens du compromis alors que les négociations s’enlisent

La présidente de la COP25, la ministre chilienne de l’Environnement Carolina Schmidt a appelé samedi soir les négociateurs à faire preuve du sens du compromis et à finir le travail pour atteindre un résultat ambitieux, alors que les négociations s’éternisent à Madrid. “Je demande toute votre flexibilité, toutes vos forces et votre volontarisme pour trouver ce consensus dont nous avons besoin pour avoir un résultat ambitieux. Nous y sommes presque. C’est dur, c’est difficile mais cela en vaut la peine. J’ai besoin de vous mais les gens dans nos pays ont besoin de nous”, a lancé la présidente de la COP, peu après minuit, visiblement éprouvée, dans un appel lancé aux négociateurs des près de 200 pays représentés à la COP25.
La crise climatique est plus importante que nous, a-t-elle insisté, soulignant la grande difficulté de ces négociations marathon.
M. Schmidt a évoqué les progrès qui avaient été engrangés depuis le 2 décembre par la COP25 notamment pour améliorer le mécanisme international de Varsovie sur les pertes et préjudices liées aux changements climatiques.
Mais les pierres d’achoppement sont toujours les mêmes: l’ambition climatique, que de nombreux pays, les plus vulnérables en tête, jugent encore trop timorée et l’article 6 de l’accord de Paris sur les marchés carbone.
Les négociateurs tentent toujours de s’accorder sur des règles de mise en œuvre. L’Union européenne plaide pour des règles robustes, qui empêcheraient les doubles comptables et préserveraient l’intégrité environnementale de l’accord de Paris alors que d’autres pays se montrent plus laxistes. Le fait de pouvoir reporter, ou non, dans le nouveau système, les crédits carbone issus du mécanisme mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto, est une ligne rouge pour de nombreux pays.
Les négociations autour de l’article 6 “sont peut-être les plus difficiles”, a reconnu la présidente chilienne de la COP25, “mais il est indispensable de parvenir à un accord.”
“Nous allons poursuivre notre travail jusqu’à parvenir à des décisions ambitieuses”, a martelé Carolina Schmidt.
Pourtant, l’échec des négociations à la COP est une option qui ne peut être exclue. Dans le camp européen, on semble en effet encore préférer un “no deal” sur les règles relatives aux marchés carbone qu’un “bad deal”, car des marchés carbone mal encadrés pourraient mettre en péril tout l’accord de Paris, a indiqué un expert membre de la délégation belge.
La présidence chilienne de la COP25, dont les méthodes ont fait l’objet de critiques, a annoncé la poursuite des négociations, sur base de nouveaux brouillons, à partir d’1h30, avant un plénière informelle prévue au plus tôt à 3h30.
Il a notamment été reproché à la présidence chilienne d’avoir organisé des négociations autour de l’article 6 en l’absence de pays du Sud comptant parmi les plus vulnérables aux changements climatiques.