Conflit en Syrie – La Russie rejette les accusations américaines d’utilisation d’armes chimiques par Damas

La Russie a rejeté mardi à l’ONU les nouvelles accusations américaines “à l’emporte-pièces” d’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien et a contre-attaqué en réitérant ses propositions d’un nouveau mécanisme d’enquête international “vraiment indépendant”. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité organisée au pied levé à sa demande, l’ambassadeur russe aux Nations unies Vassily Nebenzia a estimé que le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait formulé des “déclarations à l’emporte-pièces” contre le régime syrien, en faisant porter sur Damas la responsabilité d’une nouvelle attaque chimique présumée contre une enclave rebelle de la Ghouta orientale et “en essayant de compromettre aussi la Russie”.
“N’est-il pas étrange que cette épisode –qui reste à confirmer– a coïncidé avec la réunion à Paris” sur les armes chimiques, a lancé l’ambassadeur russe. “C’est une étrange coïncidence”.
Lors de cette réunion, il a aussi relancé l’idée d’un “nouvel organe international d’enquête” sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, qui viendrait remplacer les experts internationaux du groupe JIM, dont le mandat n’a pu être renouvelé précisément en raison de vetos russes.
De plus, la Russie a fait circuler un projet de résolution préconisant la création de ce nouveau mécanisme qui, contrairement au JIM dont Moscou a contesté pendant des mois la légitimité, serait “vraiment impartial, indépendant, professionnel et crédible”.
L’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a cependant immédiatement laissé entendre que la proposition russe n’avait aucune chance d’être adoptée.
“Nous n’accepterons aucune proposition russe qui mine notre capacité à établir la vérité ou qui vienne politiser une enquête indépendante et impartiale”, a-t-elle déclaré.
Elle a fait valoir que Moscou avait soutenu le JIM tant que ses enquêteurs pointaient la responsabilité du groupe Etat islamique, mais contesté leurs conclusions quand ils ont désigné la responsabilité du régime syrien.
Ces vifs échanges interviennent alors qu’un nouveau cycle de négociations pour la paix doit se tenir les 25 et 26 janvier à Vienne sous l’égide de l’ONU, juste avant que la Russie ne réunisse un Congrès de dialogue intersyrien les 29 et 30 janvier à Sotchi.