Canada: démantèlement d’un réseau de braconnage d’ours noirs

Un important réseau de braconniers impliqués dans le trafic de vésicules biliaires d’ours noir, recherchées en Asie pour les propriétés médicinales qui leur sont attribuées, a été démantelé mercredi au Québec, ont annoncé les autorités de la province canadienne. Ce réseau a illégalement vendu “plusieurs centaines” de vésicules biliaires d’ours noirs depuis trois ans, un organe dont la commercialisation est interdite au Québec depuis 1998, a indiqué le ministère québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs.
“La demande pour les vésicules biliaires provient principalement du marché asiatique”, a expliqué à l’AFP Jasmin Larouche, directeur de la protection de la faune du Saguenay-Lac-Saint-Jean, région située à 500 km au nord-est de Montréal où le gros des perquisitions a eu lieu.
Sur le marché noir, au Québec, une vésicule biliaire d’ours peut se vendre jusqu’à 300 dollars canadiens (près de 200 euros), et beaucoup plus à l’étranger, a précisé M. Larouche.
Une soixantaine de braconniers — certains des chasseurs, d’autres des piégeurs ou des revendeurs — ont été interpelés. Ensemble, ils font face à 121 chefs d’inculpation et sont passibles d’amendes pouvant totaliser 325.000 dollars canadiens.
“C’est la plus importante opération du genre au Québec depuis 2002”, a dit M. Larouche.
Le réseau avait des ramifications jusque dans la région de Montréal, et l’enquête se poursuit, a-t-il ajouté.
Le Québec compte environ 70.000 ours noirs sur son territoire mais l’espèce est “très sensible à la surexploitation”, a-t-il souligné.
“Cela fait que toute activité qui a un lien commercial (…) pourrait mettre en danger l’état des populations”.