Attentats à Paris – Deux semaines après les attentats, la France rend un hommage national à ses morts

Quinze jours après les pires attentats de son histoire, la France rend vendredi matin un hommage solennel, en présence de familles des victimes, aux 130 morts et 350 blessés des attaques, au moment où les efforts diplomatiques redoublent pour coordonner la lutte contre le groupe Etat islamique. Une “sobre” cérémonie se déroule aux Invalides, monument parisien à l’imposant dôme doré où repose l’empereur Napoléon (1769-1821), en présence du gouvernement et de toute la classe politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite.
Plus de 2.000 personnes participent à cet hommage présidé par François Hollande, tout juste rentré de Moscou où il a poursuivi jeudi ses efforts pour renforcer la coalition militaire internationale contre le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attentats du 13 novembre.
Lola, 17 ans, Jean-Jacques, 68 ans… la triste litanie des noms, égrenée en début de cérémonie, s’étalait partout à la “Une” de la presse française, tout de noir vêtue.
Seul orateur, le président Hollande y rend hommage “à une génération”, celle de la salle de concert du Bataclan et des terrasses des cafés parisiens mitraillées où la moyenne d’âge était de 35 ans, a confié un de ses proches.
Quelques familles de victimes ont toutefois décidé de boycotter la cérémonie. Elles accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir réagi avec suffisamment de fermeté après la première vague d’attentats à Paris, en janvier. 17 personnes avaient alors péri dans des attaques contre le journal satirique Charlie Hebdo, des policiers et un supermarché cacher.
“On est touché au coeur, au coeur de ce que nous sommes (..) être tout simplement vivants dans une ville vivante”, a relevé l’ancien ministre socialiste Jack Lang.
Invités à s’associer à l’événement en arborant au même moment le drapeau bleu-blanc-rouge à leurs fenêtres, peu de Français semblaient avoir répondu à l’appel vendredi. Avant tout peut-être parce que, dans un pays réservé vis-à-vis des symboles nationaux, très peu de personnes ont un drapeau chez elles.
La cérémonie est retransmise en direct sur plusieurs chaînes de télévision, auxquelles les autorités ont demandé de ne pas faire de gros plans sur les victimes et leurs proches.