Attaque contre l’armée au centre du Mali: 23 militaires tués, selon le bilan officiel

L’armée malienne a perdu 23 hommes dans l’attaque dimanche contre son camp de Dioura, dans le centre du pays, selon un communiqué militaire publié lundi lors d’une visite sur place du ministre de la Défense et de responsables de l’état-major. Des sources militaires et un élu local avaient jusqu’ici évoqué un bilan de 21 militaires maliens tués lors de cette attaque attribuée à “des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa”, dit Bamoussa, considéré comme un proche du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef de la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda.
Très difficile d’accès, le camp de Dioura se situe à mi-chemin entre la capitale régionale Mopti et la frontière mauritanienne, dans une zone régulièrement frappée par des attaques du groupe du prédicateur radical peul Amadou Koufa.
Donné pour mort en novembre par Paris et Bamako à la suite d’une opération militaire française dans le centre du Mali, Koufa est réapparu récemment sur une vidéo, et l’état-major français a estimé la semaine dernière “vraisemblable” qu’il soit vivant.
Ex-colonel de l’armée malienne, “Bamoussa” avait déserté en 2006, lors d’une rébellion composée essentiellement de soldats originaires de la ville de Kidal (nord-est) avec la bénédiction d’Iyad Ag Ghaly, avant de rentrer dans le rang.
Il déserte de nouveau en 2012, lors de la déroute de l’armée dans le nord du pays face à la rébellion à dominante touareg – dont de nombreux combattants sont rentrés de Libye après la chute de Mouammar Kadhafi – un temps alliée à des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, qui l’ont ensuite évincée.
Décrit comme un redoutable guerrier ayant une parfaite connaissance du terrain, l’ex-colonel a depuis mené des attaques contre l’armée malienne dans le centre du pays, en proie à des violences croissantes depuis quatre ans, malgré l’intervention militaire lancée en 2013 à l’initiative de la France, pour chasser les djihadistes du Nord.
Des sources interrogées en 2017 par l’AFP estimaient que plusieurs attaques commises à cette époque dans le même secteur que celle de dimanche auraient été préparées depuis la forêt du Wagadou, dans la bande frontalière avec la Mauritanie, par des hommes dirigés par Ba Ag Moussa.