Algérie: un homonyme de Rachid Nekkaz le remplace à la présidentielle

L’homme d’affaires Rachid Nekkaz, candidat déclaré à la présidentielle du 18 avril en Algérie, a créé un imbroglio et monté un coup médiatique dimanche au Conseil constitutionnel en faisant enregistrer à sa place la candidature d’un “cousin homonyme”, mécanicien. Le Rachid Nekkaz que tous les jeunes Algériens connaissent pour son omniprésence sur Facebook – sa page compte plus de 1,5 million d’abonnés – s’est présenté dimanche au Conseil constitutionnel, devant caméras et photographes, pour y enregistrer sa candidature.

Fanfaron sans vergogne, M. Nekkaz a attiré les foules ces dernières semaines lors de chacun de ses déplacements à travers l’Algérie pour recueillir les 60.000 parrainages exigés par la loi. Deux heures après son entrée au Conseil constitutionnel, ce n’est pas lui, mais un inconnu visiblement mal à l’aise qui est venu s’asseoir face à la presse, en se présentant comme “Rachid Nekkaz, candidat à la présidentielle”, selon un photographe de l’AFP.

Interpellé par la presse, un responsable du Conseil constitutionnel a simplement répondu que la personne “devant vous est véritablement Rachid Nekkaz. Sous ce nom, il s’est présenté au Conseil constitutionnel avec son dossier de candidature”.

Selon le photographe de l’AFP, personne n’a vu l’homme d’affaires sortir du Conseil constitutionnel. Sa page Facebook indiquait dimanche soir qu’il avait “été kidnappé par la police (…) direction inconnue” et aucun des membres de son équipe de campagne n’a répondu aux appels de l’AFP.

Lundi matin, le Rachid Nekkaz “officiel” s’est expliqué sur Facebook en affirmant s’être fait remplacer par son “cousin homonyme”, après le refus du Conseil constitutionnel d’accepter son propre dossier de candidature. Même s’il dit avoir renoncé à sa nationalité française, M. Nekkaz, initialement franco-algérien, semble inéligible, la loi prévoyant notamment qu’un candidat ne doit jamais “avoir possédé une autre nationalité” qu’algérienne. Si “mon cousin est élu, on créera immédiatement le poste de vice-président (…) que j’occuperai”, précise M. Nekkaz, “le président-élu (mon cousin) démissionnera aussitôt” et “je prendrai alors automatiquement le poste de président”.