A Timisoara, une “marche de la liberté” pour les 30 ans de la révolution roumaine

Une marche au flambeau commémorant le début du soulèvement contre le régime du dictateur roumain Nicolae Ceausescu, il y a trente ans, a rassemblé dimanche soir plusieurs centaines de personnes à Timisoara (ouest), berceau de la révolution de 1989. Les participants à “la marche de la liberté”, brandissant des drapeaux roumains, ont rallié le temple de l’église réformée de la quatrième ville de Roumanie, où les événements avaient débuté le 15 décembre 1989.
Pour s’opposer à l’expulsion du pasteur Laszlo Tokes, bête noire de Nicolae Ceausescu, des manifestants s’étaient rassemblés au même endroit, organisant les premières mobilisations qui menèrent à la chute du dernier régime communiste d’Europe.
Une plaque apposée sur le bâtiment en briques rouges de l’église indique, en roumain, hongrois, allemand et serbe -langues parlées dans cette région frontalière: “Ici débuta la révolution qui a mis fin à la dictature”, coûtant la vie à plus de 1.100 personnes au total.
Deux jours après le début des rassemblements de soutien au pasteur Tokes, Ceausescu avait donné l’ordre de tirer sur les protestataires. Une soixantaine d’entre eux ont été tués et plus de 2.000 blessés ce jour-là à Timisoara.
Les slogans d’il y a 30 ans – comme “Aujourd’hui à Timisoara, demain dans tout le pays” et “Victoire” – scandés par les marcheurs ont de nouveau résonné dimanche dans les rues de la ville, sous les regards parfois indifférents des badauds.
Concerts, expositions, présentations de livres, discours: les associations de victimes, l’église réformée et les autorités locales organisent jusqu’au 22 décembre de nombreux événements pour maintenir vive la mémoire de ces événements.
Le président roumain Klaus Iohannis est attendu à Timisoara lundi soir pour rendre hommage aux manifestants de 1989 et aux victimes.
Le 21 décembre 1989, les manifestations avaient gagné Bucarest, quelque 550 kilomètres plus à l’est. Le 22, Ceausescu et sa femme Elena s’étaient enfuis à bord d’un hélicoptère avant d’être arrêtés, jugés sommairement et exécutés le 25 décembre.
La Roumanie a été le seul pays où l’effondrement du régime communiste s’est accompagné d’affrontements et de répression violente contre les civils.