177 migrants peuvent accoster en Sicile mais pas débarquer sans répartition européenne

L’Italie a mis fin lundi à quatre jours de tensions diplomatiques liées au destin de 177 migrants sauvés en Méditerranée en autorisant le navire des garde-côtes italiens à accoster en Sicile. Il était bloqué depuis 48 heures au large de Lampedusa. Rome insiste maintenant pour que les migrants à bord soient répartis parmi les pays de l’Union européenne. Le navire Diciotti a récupéré les migrants dans les eaux entre Malte et l’Italie, qui depuis lors se rejetaient la responsabilité de leur prise en charge.

“Le Diciotti va accoster à Catane”, a annoncé le ministre italien des Infrastructures et du Transport, Danilo Toninelli sur Twitter, ajoutant “maintenant, l’Europe devrait rapidement assumer son rôle”.

Des sources proches du ministère affirment que les migrants ne seraient pas autorisés à toucher terre sans certitude que “les 177 iront quelque part d’autre”. Rome attendrait donc “des réponses de l’Europe”.

Plus tôt, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini avait retiré sa menace de renvoyer les migrants en Libye. L’UE et les Nations Unies ont répété à plusieurs reprises que tout renvoi vers la Libye, où les individus sont confrontés aux risques d’abus et de torture – serait illégal. La Cour européenne des Droits de l’Homme a condamné l’Italie à cet égard en 2012.

Avant le rétropédalage de M. Salvini, le ministère des Affaires étrangères avait déjà diffusé dans une déclaration avoir “officiellement et formellement” demandé à la Commission européenne de coordonner une redistribution des 177 personnes secourues en Europe.

Le gouvernement maltais, qui avait laissé mercredi l’Aquarius accoster avec 141 migrants après un accord sur leur répartition dans plusieurs pays européens, a affirmé que les migrants du Diciotti avaient refusé l’aide d’une vedette maltaise parce qu’ils voulaient gagner Lampedusa.