Le Buji Festival s’est tenu au Reset : la diaspora africaine, l’héritage et la transmission mis à l’honneur
La diaspora africaine est mise à l’honneur au Reset, une occupation temporaire du centre-ville. Il s’agit de la première édition du festival Buji. Pendant trois jours, les arts vivants, mais aussi la joaillerie, le design, ou encore musique sont au service de la transmission de culture.
Rassembler plusieurs arts autour d’un fil rouge, la diaspora africaine, l’héritage et la transmission : c’est toute l’idée du Buji, qui s’est tenu au Reset ce week-end.
Sur scène, un tribunal prend forme, et dans la salle, les échanges sont nombreux. “C’est une pièce qui s’appelle ‘Le Zbeul’, un bordel. C’est une pièce qui parle de discrimination et c’est basé sur les récits de vie des quatre acteurs et actrices présents sur le plateau. On essaye d’avoir un maximum d’échanges avec le public au début du spectacle“, décrit la comédienne Warda Rammach.
Dans la salle, il y a l’exposition “Tifilit” consacrée à l’héritage berbère des artistes Samira Hmouda et Ismahen Gazdallah : “C’est d’abord un travail d’archivage de bijoux amazighs, en essayant de raconter leur signification, mais également des photographies, des installations visuelles qui essayent de raconter la puissance des femmes amazighs“, décrit Samira Hmouda à propos de cette exposition très personnelle. “Je pars de mon lien filial et de ma petite histoire familiale pour raconter la grande histoire“, complète-t-elle.
Plus loin, la réalité virtuelle montre au visiteur tout ce qui se cache derrière la marque de chaussure et de vêtement que Malick Milcos a créé. “La marque est basée sur des symboles, eux-mêmes basés sur une recherche anthropologique. Pour que les gens comprennent ces recherches-là, on mixe le design et la technologie“, justifie l’artiste, venu spécialement de Dakar pour proposer une exposition immersive sur les Dogons.
“Un hommage à mon père”
“Buji” signifie “art” en luba, une langue principalement parlée au Congo. Ce festival, c’est une idée de Rudy Kakota Khony. “C’est d’abord une lettre d’amour pour Bruxelles. En second lieu, c’est un hommage à mon père que j’ai perdu il y a six mois. Son slogan, c’était ‘n’ai jamais peur d’essayer’, c’est ce que j’ai voulu faire. Lui rendre hommage en faisant quelque chose de spécial“, justifie l’organisateur.
Le Buji devrait revenir l’année prochaine. Il pourrait s’ouvrir encore à d’autres cultures, avec toujours cette même philosophie : les arts comme catalyseurs de libération personnelle et d’engagements.
Ce dimanche, le festival se fermera à 5h du matin.
■ Reportage de Perrine Hubinon, Cyprien Houdmont, Thibaut Rommens et Hugo Moriamé