“Ce drame n’est pas un acte isolé” : les urgentistes du CHU Saint-Pierre lancent une pétition après une agression à l’arme blanche
Le 19 juin, deux membres du personnel soignant du CHU Saint-Pierre ont été blessés lors d’une agression à l’arme blanche émanant d’un patient. Près d’un mois plus tard, les urgentistes dénoncent le manque de réponse et de prise de conscience.
Les infirmiers et infirmières urgentistes de l’hôpital Saint-Pierre, situé dans le centre de Bruxelles, dénoncent, près d’un mois après une agression au couteau ayant fait deux blessés dans leur service, n’avoir “aucune réponse, aucun geste, aucune prise de conscience tangible“.
Selon eux, les conditions de travail auxquels ils sont confrontés au quotidien les mettent en danger : “Cette situation est le symptôme d’un système hospitalier à bout de souffle“. “Sous-effectif chronique, services saturés, violences verbales et physiques, insécurité, manque criant de moyens, absence de soutien réel : tous ces maux nous empêchent aujourd’hui de remplir notre mission essentielle dans des conditions dignes, pour nous comme pour nos patients.”
Pour rappel, le 19 juin 2025, deux membres du personnel soignant du CHU Saint-Pierre ont été blessés lors de l’agression à l’arme blanche émanant d’un patient au sein de l’hôpital bruxellois. Le suspect a pu être immédiatement interpellé. “Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce drame n’est pas un acte isolé. Il est le symptôme d’une violence quotidienne : insultes, menaces, jets d’objets… Et en face, le vide. Malgré toutes nos alertes, pas de réponses concrètes. Pas de protection“, poursuivent les infirmiers et infirmières dans leur lettre ouverte. Ils précisent demander de l’aide depuis dix ans. “Il n’est plus ‘minuit moins une’ pour le monde infirmier. Il est minuit passé. Les équipes se vident.”
► LIRE AUSSI | Mandat d’arrêt pour l’auteur de la double agression au couteau à l’hôpital Saint-Pierre
Les urgentistes demandent “un financement à la hauteur de l’enjeu” afin de moderniser les urgences et les infrastructures. Ils veulent également renforcer la sécurité avec des agents de sécurité. “Nous demandons également un accès réel et égalitaire aux soins pour toutes et tous, sans distinction de moyens financiers, de statut administratif ou de situation sociale. L’hôpital public ne doit jamais devenir un refuge de seconde zone pour les oubliés du système. Nous réclamons aussi une coordination effective entre les services sociaux, psychiatriques, médicaux et d’urgence, pour que les urgences ne soient plus les seules à absorber des situations complexes qui les dépassent. Enfin, nous exigeons des revalorisations salariales et statutaires à la hauteur de nos responsabilités.”
La pétition est disponible via ce lien.
■ Reportage de David Courier, Yannick Vangansbeek et Laurence Paciarelli