Cafouillage sur le report de la LEZ : Elke Van den Brandt déplore “la précipitation”, mais rassure les automobilistes

Elke Van den Brandt (Groen), ministre de la Mobilité et des Transports publics du gouvernement bruxellois en affaires courantes, est l’invitée de 8h15 dans Bonjour Bruxelles ce vendredi.

Des juristes enrôlés par plusieurs associations qui considéraient l’option d’un recours contre le report de la LEZ ont annoncé ce jeudi que ce report n’avait en réalité techniquement jamais eu lieu. Une erreur d’amendement lors de la confection du texte de loi fait que l’ordonnance portée par le MR, Les Engagés, le PS et l’Open VLD ne fait que confirmer les interdictions de véhicules prévues initialement à partir du 1er janvier 2025.


Si cette erreur fait tache et empêche pour le moment aux associations d’introduire un éventuel recours contre le texte, elle n’aura en revanche pas de conséquence sur les automobilistes. “Pour les interdictions précédentes, cela reste d’application, mais pour les interdictions prévues au 1er janvier qui sont censées être reportées, il n’y aura pas d’amende pour les personnes de bonne foi. Mais il faut maintenant faire en sorte qu’il y ait un nouveau débat qui soit juridiquement stable.

La ministre régionale déplore la précipitation pour faire passer ce changement avant les élections, qui met à mal le travail effectué en amont depuis des années sur la zone de basse émission. “Sur le principe, on défendait et on continue de défendre la LEZ, mais on a aussi toujours dit qu’en cas de report, nous sommes prêts à trouver un compromis avec PS-MR-Engagés. Nous leur avions dit que la mise en place d’une zone de tolérance sur les amendes est juridiquement beaucoup plus stable que de changer ce texte dans la précipitation. Je trouve cela dommage car les victimes sont les personnes de bonne foi.

Les arceaux de la discorde

Elke Van den Brandt est aussi revenu sur le litige opposant la Région à la commune d’Uccle concernant l’installation d’arceaux à vélo. Face au mécontentement des commerçants, la commune avait décidé de démonter ces arceaux installés par Bruxelles Mobilité. L’affaire s’est retrouvée en justice et le juge des référés vient d’ordonner à commune de les réinstaller sous peine d’amende. “Ce jugement rappelle que, pour les voiries régionales, c’est la Région qui est compétente. Si l’on n’est pas d’accord, on peut agir mais on ne peut jamais détruire du matériel.

Pour la ministre, “ce n’est pas juste une question de place du vélo, mais aussi de sécurité routière. (…) Nous sommes en train de modifier les stationnements à proximité des passages pour piétons pas seulement à Uccle, mais dans toute la Région bruxelloise. Placer des arceaux permettent à la fois de gagner des places de stationnement pour les vélos, mais aussi d’augmenter la visibilité.”

Durée de chantier incertaine pour le quai du Hainaut

Un autre dossier mobilité porte sur le quai du Hainaut, situé le long du canal à Molenbeek, fermé depuis six mois et qui devrait l’être encore pour deux ans. “Il y a encore beaucoup d’incertitudes sur les dates du chantier. C’est important de faire en sorte que ce soit bien fait. Le canal n’a pas été conçu pour autant de trafic et de bâtiments“, explique la ministre.

La fermeture de ce quai a notamment participé à la baisse de fréquentation au musée molenbeekois d’art contemporain MIMA, qui a fermé ses portes le 5 janvier dernier.

Une interview d’Elke Van den Brandt (Groen), ministre de la Mobilité et des Transports publics du gouvernement bruxellois en affaires courantes, au micro de Fabrice Grosfilley