300 GW grâce à l’éolien en mer du Nord, un objectif réaliste ? “Nous sommes sur la bonne voie”

Neuf pays européens ont signé un objectif de mettre en place des parcs éoliens en mer du Nord capables de produire jusqu’à 300 Gigawatts d’électricité d’ici à 2050.

Lors du deuxième sommet de la Mer du Nord, organisé lundi à Ostende, les dirigeants de la Belgique, du Danemark, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de la France, de la Norvège, du Luxembourg, de l’Irlande et du Royaume-Uni se sont mis d’accord pour installer de nouvelles éoliennes en mer et produire 300 Gigawatts d’électricité d’ici à 2050, avec un premier objectif intermédiaire de 120 GW produits dès 2030. Aujourd’hui, la production de ces éoliennes en Mer du Nord est annoncée à 30 GW.

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Mais est-ce que cette ambition est réaliste ? Selon Michel Huart, ingénieur et professeur spécialisé sur les questions de durabilité de nos sociétés énergétiques et sur le management de l’énergie à l’ULB, les objectifs présentés ne sont pas forcément trop ambitieux : “C’est réalisable si on a une feuille de route qui permet de le réaliser. (…) Cela demande un investissement conséquent. Cela demande une planification des travaux d’envergure, à l’échelle européenne. Cela demande une collaboration, avec des ajustements à mettre en place. Nous sommes sur la bonne voie, c’est ambitieux et réaliste, mais cela doit s’inscrire dans la décarbonation de notre système énergétique. Cela ne veut pas dire qu’on va s’arrêter là.

Le professeur confirme toutefois que cela aura un impact environnemental, mais selon lui, moindre que les actuelles sources de production d’électricité : “Cela aura un impact sur la mer telle qu’elle est aujourd’hui, c’est sûr. Mais il faut garder à l’esprit que ce projet éolien sera en substitution d’une production d’énergie beaucoup plus impactante sur l’environnement et responsable du réchauffement climatique. Et il y aura une réglementation pour que l’impact sur la mer soit la plus réduite possible.” Il estime par ailleurs que le territoire de la mer du Nord reste un terrain très intéressant pour la production d’énergie : Si on exploitait 10% de la surface de la mer du Nord, on pourrait fournir de l’électricité à toute l’Europe”.

■ Interview de Michel Huart, ingénieur et professeur spécialisé sur les questions de durabilité de nos sociétés énergétiques et sur le management de l’énergie à l’ULB, par Fanny Rochez et Vanessa Lhuillier dans Le 12h30.

Photo : Belga/Kurt Desplenter