Pensions alimentaires non payées : des mères en colère manifestent devant le palais de justice

Au lendemain de la fête des mères, une vingtaine de personnes ont manifesté lundi matin, de 10H00 à 12H00, devant le palais de justice de Bruxelles, pour dénoncer l’impunité relative aux pensions alimentaires non payées.

La manifestation a été intitulée “Mères seules, une réalité occultée”, et le collectif a choisi de porter le nom des “Mères en colère”. Les femmes mobilisées arboraient des pancartes portant des messages du type “Abandon de famille : Tolérance zéro” ou “Les pensions ne sont pas une option”. Des mères ont témoigné de leurs situations.

Elles ont par exemple fait état de décisions de justice en leur faveur pour le paiement de la pension alimentaire, mais de l’impossibilité de pouvoir récupérer cet argent. Elles ont également relevé que ces démarches judiciaires leur ont généralement été préjudiciables, puisqu’elles ont dû assumer le coût des procédures.

Plus globalement, le collectif affirme que le laxisme judiciaire plonge les familles monoparentales, et plus particulièrement les mères seules, dans un isolement et une très grande précarité. “Cette pension alimentaire qui est non payée conduit à un abandon, non seulement un abandon économique mais aussi un abandon physique des pères”, a fait valoir Samira Laassiba, porte-parole du collectif des Mères en colère. “Ils ne voient plus leurs enfants. Faire le mort profite aujourd’hui aux pères”.

Le collectif a le sentiment que les mères sont peu considérées dans ces cas de figure par la justice. “On doit toujours, nous, prouver que le père a abandonné les enfants et ce sont des procédures usantes et payantes”, continue Samira Laassiba. “Le Code pénal prévoit que si le père abandonne l’enfant, il sera sanctionné, mais en pratique rien ne se passe et il y a une précarité qui se creuse de jour en jour”.

Le collectif demande à la justice d’appliquer une politique de tolérance zéro pour les pensions alimentaires et l’abandon d’enfant.

Belga

■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Yannick Vangansbeek