Les recours contre la construction de la prison de Haren rejetés par le Conseil d’État

La construction de la prison de Haren va pouvoir débuter si l’on en croit le jugement du Conseil d’État : ce dernier a rejeté les recours dirigés contre le permis d’urbanisme et le permis d’environnement liés à cet établissement pénitentiaire de grande envergure.

C’est une défaite pour les opposants de la prison de Haren. Le Conseil d’État a rejeté ce mercredi les deux recours dirigés contre le permis d’urbanisme et le permis d’environnement liés à la construction de cet établissement pénitentiaire qui devrait accueillir jusqu’à 1200 détenus. “La construction de la prison de Haren est résolument sur les rails, les derniers recours auprès du Conseil d’État ont été rejetés”, s’est ainsi réjoui sur Twitter le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V).

Lire aussi : Notre résumé du dossier autour de la construction de la prison de Haren

Dans une première phase, le Conseil d’Etat avait refusé la suspension des permis. Conséquence : le consortium Cafasso, partenaire privé de l’Etat fédéral dans le projet, chargé de la conception, de la construction, du financement et de l’entretien de l’établissement pénitentiaire, avait entamé, à la fin du mois de janvier dernier, les travaux de préparation du terrain de construction. Il avait détruit ce faisant 18 hectares du terrain du Keelbeek, un espace vert auquel tiennent plusieurs associations car il préserve, selon elles, une certaine biodiversité dans la zone.

Outre le problème écologique que le projet engendre, il est aussi considéré par divers opposants comme une mauvaise réponse à la surpopulation carcérale, par sa taille, et par l’accroissement de l’isolement des détenus de leurs familles et de leurs proches, en raison de son éloignement du centre de la capitale. Ceux-ci pointent en outre les problèmes de mobilité que le type d’infrastructure choisi et son implantation ne manqueront pas d’engendrer en raison de nombreux déplacements de détenus, de proches et de professionnels de la Justice.

Par ailleurs, il coûte extrêmement cher et risque donc d’encore grever le budget de la justice déjà extrêmement limite, font-ils encore valoir, depuis plusieurs années. En décembre dernier, le patron de la Régie des Bâtiment, Laurent Vrijdags avait affirmé que le partenariat public-privé mis en place dans le cadre du projet de la méga-prison de Haren coûterait à l’État 40,2 millions par an pendant 25 ans, soit un total d’un milliard d’euros.

Cafasso, le consortium de construction puis de gestion de la prison, avait déjà démarré le chantier en début d’année et espère tenir les délais pour une ouverture au printemps 2022. La prison doit s’étendre sur les 17 hectares en friche de Haren, au Keelbeek, et pourra accueillir 1200 détenus.

L’établissement est appelé à remplacer à terme les prisons de Saint-Gilles, de Forest et de Berkendael, dont l’état de vétusté est régulièrement dénoncé.

Gr.I. avec Belga – Photo : Cafasso

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27 juin 2019 - 09h59
Modifié le 27 juin 2019 - 10h11