Le secteur de la musique réclame de nouvelles aides pour les événements annulés

Le secteur belge de la musique réclame plusieurs dizaines de millions d’euros d’aides, en plus des mesures actuelles, dans une lettre ouverte ce mardi. Il demande aussi de nouvelles consultations avec les autorités.

Les signataires disent rester “bouche bée” devant les décisions des dernières semaines. Le secteur se dit stupéfait face à la décision du Conseil national de sécurité, sans consultation, de diviser par deux la capacité des événements. De nombreux bourgmestres ont en plus décidé de les interdire totalement, malgré les mesures convenues entre le secteur et le gouvernement au printemps, dénoncent les signataires. Des mois de négociations ont eu lieu pour pouvoir s’organiser en toute sécurité, soulignent-ils. Un guide sectoriel en est sorti, ainsi que le Covid Event Risk Model (CERM), qui doit guider les organisateurs et les autorités locales dans l’organisation d’événements sûrs au niveau sanitaire. “Mais le manque d’unité aux commandes a mis des mois de préparation à la poubelle“, écrivent les auteurs.

Le secteur s’engage à ce que les événements en plein air soient sûrs, “avec une plus grande distance que dans les magasins, les restaurants ou sur les digues, sans parler des avions“. Organiser des concerts pour 400 personnes, et même pour 200 selon la décision du dernier Conseil national de sécurité, est donc sans danger, estiment-ils, mais le faire de manière rentable est “presque impossible“. Les pertes de revenus sont estimées à 95%, soit environ un milliard d’euros.

Si le bref répit financier nous est enlevé d’un seul mot et sans aucune excuse, sans parler de compenser les pertes, alors nous nous mettons en colère“, écrivent les signataires. “Nous avons déjà fait beaucoup de propositions. Il est temps de les concrétiser.”

Le secteur est également conscient que la véritable reprise n’arrivera pas avant 2021. Le chômage temporaire et le droit passerelle doivent donc être étendus pour les signataires, mais cela ne suffira pas, alertent-ils.

L’appel est soutenu par la quasi-totalité du secteur musical belge: des salles de concert comme l’Ancienne Belgique, De Roma ou le Handelsbeurs, les festivals Rock Werchter ou Pukkelpop, ainsi que des managers d’artistes comme dEUS, Selah Sue et Bazart.

Belga