“Le Moyen-Âge à mourir de rire” : une société médiévale drôle et espiégle à découvrir à la Bibliothèque royale

La Bibliothèque royale de Belgique, désormais connue sous le nom de “KBR”, propose de découvrir la face espiègle du Moyen-Âge dans une exposition intitulée “Le Moyen-Âge est à mourir de rire”, à partir du 18 septembre, à Bruxelles.

A travers les images, les récits et les personnages qui peuplent la “Librairie des Ducs de Bourgogne”, le visiteur sera invité à partir à la découverte de cette période, jusqu’au 30 juin 2021.

L’époque médiévale est fréquemment associée à une période sombre et austère avec ses guerres, ses famines, ses épidémies alors que la religion chrétienne impose ses normes morales. Mais les manuscrits nous transmettent une autre image de la société médiévale à travers les textes, les images et les “marges”, soir les bords des pages qui sont truffés d’éléments parfois très drôles, voire franchement satiriques, et ce juste à côté de textes souvent religieux. A se demander quelle partie de la page intéressait vraiment les lecteurs. A partir de 1250, des “drôleries” vont envahir les marges des manuscrits du Nord de l’Europe, favorisant l’éclosion d’un espace d’expression et de liberté pour des lecteurs qui se muent en spectateurs. Elles vont devenir le lieu d’un inversement du monde, un “mundus inversus”, où l’ordre des choses va changer. On verra, par exemple, des soldats fuir devant des escargots et un âne enseigner les Écritures.

Mais les textes, eux aussi, vont révéler un Moyen-Âge vivant et fantaisiste comme on peut le constater notamment dans le “Roman de Renart”, très lu au cours de cette période et qui est emblématique de ces animaux qui tournent l’être humain en dérision. Les romans chevaleresques, quant à eux, dénotent aussi d’un goût affirmé pour une littérature légère: amour, combats épiques, philtres magiques, “magouilles politiques” et même un zeste d’érotisme.

Il y a six siècles, Bruxelles appartenait aux souverains les plus riches et puissants d’Europe, à savoir les Ducs de Bourgogne. Fins politiciens et mécènes cultivés, ils réuniront un imposant trésor et, avant tout, une collection unique de manuscrits, rescapée des outrages du temps et de l’Histoire, et qui est conservée sous l’appellation “Librairie des Ducs de Bourgogne”.

Belga – Photo : Belga