Le budget de la Ville de Bruxelles est adopté: cela manque de souffle, dit l’opposition

Le conseil communal de la Ville de Bruxelles a donné son feu vert, à majorité contre opposition, lundi peu après minuit au projet de budget de la commune centrale de la Région-capitale. Dans l’opposition le cdH s’est abstenu.

Son chef de groupe, Didier Wauters, s’est demandé si l’on n’assistait pas au “démarrage un peu lent d’un vieux moteur diesel“: “Nous vous disions lors de votre présentation de l’accord de majorité, que nous sommes pour partie prêts à soutenir largement, que celui-­ci manquait toutefois de souffle. La lecture de votre budget, nous laisse la même impression. On lance beaucoup d’études…. mais on ne voit pas les projets. Cela va trop piano piano“, a-t-il dit.

M. Wauters a toutefois justifié l’abstention de son groupe par son souhait de vouloir donner à chacun dans la majorité de prendre de l’étoffe “aux côtés d’un partenaire qui mène assez bien la danse”.

Pas de “nouvelles politiques”

Pour David Weytsman (MR) également, le budget est présenté sans réelles nouvelles politiques à ce stade, et sans grande nouveauté à l’exception de plusieurs inflexions propres au socialisme et à un “PS omnipotent“.

A ses yeux, certains quartiers en particulier Haren, pour la qualité de vie, le Quartier européen, Neder-over-Heembeek et Louise-Roosevelt ne bénéficient d’aucun nouveau projet.

Le conseiller libéral a par ailleurs déploré la hausse des frais de fonctionnement qui explique à elle seule la hausse de près de 20 millions d’euros du budget porté à 829 millions d’euros. A contrario, il n’y a aucune mesure ou hausse proportionnelle de moyens pour la sécurité, la propreté, la jeunesse, les espaces verts, l’environnement et la qualité de vie. Le budget pour la voirie ou l’aménagement du territoire a diminué de 13 millions d’euros.

Les ménages touchés

Rayon recettes, le MR observe que la fiscalité produira 10 millions d’euros de nouvelles recettes fiscales liées notamment à une hausse des taxes communales de 4,5%: sur l’occupation temporaire de la voie publique (+16%); sur les immeubles et terrains à l’abandon (+66%), …

Il regrette la hausse des charges des familles et ménages liées à l’enseignement communal (transport scolaire; participation aux activités des Maisons des Enfants et de la plaine de vacances des Maisons des Enfants).

Il a été rejoint, uniquement sur ce point par Mathilde El Bakri (PTB) pour qui la majorité PS-Ecolo-Défi va chercher quelque 4 millions d’euros dans les poches des parents via les frais de garderies scolaires, le transport scolaire et l’intervention pour les classes en plein air. “Hallucinant quand on sait que, de l’autre côté, les taxes sur les établissements bancaires et les institutions financières atteignent la modique somme de 120.000 euros”, a-t-elle commenté.

Cela s’explique selon elle parce que Bruxelles est la commune qui taxe le moins les distributeurs de billets.

Contrairement au MR, le PTB s’est félicité du premier effort produit pour concrétiser le projet d’isolation renforcée des logements sociaux et de la hausse des recettes de la taxe sur les immeubles abandonnés.

L’élu N-VA Mathias Vanden Borre a quant à lui déploré la hausse de 2,8 millions des taxes communales, décidée, selon lui sans évaluation préalable et l’absence d’effort complémentaire en faveur de la sécurité.

Belga – Photo : Belga/Benoit Doppagne

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12 mars 2019 - 07h51
Modifié le 12 mars 2019 - 07h51