La CRMS de nouveau défavorable aux projets Lebeau et Brouck’R

La Commission Royale des Monuments et Sites (CRMS) s’oppose fermement à deux projets de construction à Bruxelles. 

D’une part, le projet Lebeau qui prévoit la démolition de l’immense bâtiment Belgacom en aval du Sablon. D’autre part, le projet immobilier Brouck’R, qui prévoit la rénovation et la reconstruction de 43 000 m² sur un îlot situé entre la place De Brouckère et la rue de Laeken à Bruxelles.

Concernant ce dernier projet, la CRMS estime que les changements proposés depuis la dernière présentation à la commission sont “d’ordre cosmétique et ponctuel, sans remise en cause des fondamentaux du projet”. La commission avait déjà rendu un avis défavorable le 15 janvier 2020, et réitère ses critiques. Elle s’étonne qu’il n’y ait pas eu d’étude plus approfondie autour de la rénovation de cet îlot malgré les demandes répétées de la commission dans ses avis précédents.

La CRMS réclame notamment une analyse historique des bâtiments et une évaluation patrimoniale des immeubles de bureaux. Elle s’inquiète également de l’absence de “justification approfondie et convaincante” concernant la décision de détruire plusieurs bâtiments au lieu de réaménager et réaffecter ceux déjà existants.

“L’Assemblée réitère fermement sa désapprobation face à l’ampleur des démolitions et le préjudice à prévoir pour la place De Brouckère et ses alignements historiques, notamment par l’ajout d’une telle rehausse”, lance la commission, qui ajoute que le chantier “parait absolument déraisonnable du point de vue de son bilan carbone, à l’heure où les enjeux environnementaux et de durabilité sont au cœur des préoccupations”.

La démolition des bâtiments Belgacom en question

Concernant le projet de la rue Lebeau, près du Sablon, la CRMS s’est prononcée “très défavorablement” à ce projet immobilier autour des bâtiments Belgacom et de l’immeuble “Hôtel Central Téléphonique” qui disparaîtraient pour faire place à trois immeubles à appartements et un hôtel. La commission s’interroge sur “la démolition envisagée qui constitue un témoin de l’importance que l’on a donnée au secteur de la communication dès la fin du XIXème et dans ses développements ensuite”. De manière générale, la CRMS juge les gabarits hors échelle par rapport au bâti environnant et l’écriture architecturale des façades de bien moindre qualité que ce qui n’existe actuellement, ajoute la commission quant au projet proposé.

En conclusion, la CRMS propose plutôt une rénovation, ou une meilleure adéquation du projet immobilier avec les bâtiments existants. “Le PRDD offre l’occasion de préserver, réhabiliter et valoriser les valeurs urbaines, patrimoniales et paysagères qui forgent l’identité bruxelloise pour fonder les projets territoriaux. La CRMS estime qu’il y a là une opportunité majeure pour concrétiser cet objectif”, dit encore la commission.

Gr.I. et S.E. – Photo : Brouck’r