Freeedrive : l’application qui vous empêche d’utiliser votre smartphone au volant

Et si c’était justement votre smarphone qui vous empêchait de …téléphoner ? Une idée plutôt farfelue de prime abord, mais qui est pourtant devenue une réalité depuis l’été 2016, avec l’application Freeedrive. La startup bruxelloise, qui officie au sein du « startup studio” Barefoot, propose à ses clients, uniquement des entreprises, un remède hi-tech pour diminuer les accidents et donc les coûts financiers de leur flotte. Elle permet donc aussi et surtout, d’augmenter considérablement la sécurité des employés lors des déplacements professionnels en voiture principalement, mais aussi en camionnette ou même en camion.

Rappelons tout de même, que selon Vias Institute (anciennement l’IBSR, Institut belge pour la Sécurité routière), un jeune conducteur sur cinq emploie au moins une fois son smartphone lors de chaque trajet en voiture. Parmi ceux-ci, 66 %  lisent un courriel ou un message sur l’écran de leur smartphone en conduisant, et 64 % envoient des messages au volant de leur véhicule. (*)

Quel est le principe ?

Lorsque l’on conduit un véhicule, on est souvent tenté de réagir à un appel ou à un message téléphonique L’envie est même parfois irrépressible.  On a l’impression que « l’on va rater quelque chose » si on n’intervient pas. Ce réflexe est même plus fort que la conscience d’insécurité. Le principe est donc simple : envoyer l’ordre au conducteur de ne pas répondre.  A la longue et sachant que le refus d’obtempérer est comptabilisé par l’application et donc « controlé » par un responsable dans l’entreprise, le conducteur va diminuer ce « réflexe de Pavlov »; voire l’abandonner totalement. Pour le port de la ceinture de sécurité, la quasi-totalité des véhicules modernes sont munis d’un signal sonore qui fonctionne lorsque la ceinture n’est pas bouclée, même parfois à l’arrière. Pour le smartphone, même chose ; lorsqu’on agite le téléphone pour écrire ou lire, une voix dit « veuillez déposer le téléphone, s’il vous plaît ». Démonstration :

Comment cela fonctionne-t-il ?

Une fois le contrat établi, l’entreprise demande à tous les chauffeurs concernés de s’identifier grâce à un login. Le smartphone de l’employé scanne une « borne Bluetooth » dans le véhicule. Il est donc enregistré et connecté. Lorsque le smartphone est pris en main et secoué, le message d’alerte s’active et une notification est envoyée. L’application ne fonctionne  qu’à partir de 15 km/h et le téléphone doit être déverrouillé. Partant du principe que l’on accepte mieux un ordre d’une machine que d’un proche ou d’un collègue, le conducteur, au bout d’un temps ne réagit plus aux appels divers du smartphone.  Chaque usager dispose d’un capital de 100 points par jour. Chaque fois qu’il aura « désobéi » à l’application, il perdra une partie de son capital. De plus, ce résultat est consultable par le responsable Ressources humaines ou Mobilité au sein de l’entreprise. Un “contrôle” qui peut inciter également à plus de prudence. Le système bien entendu étalonné pour ne pas réagir… aux cahots de la route ou aux casse-vitesse.

*Campagne IBSR/Telenet « Smart Phones, Smart Drivers », communiqué du 12 juillet 2016