Assises de Bruxelles : l’avocat général requiert l’acquittement de Bouchra Farih, accusée du meurtre de son petit-frère

L’avocat général Stéphane Lempereur a requis, jeudi matin, l’acquittement de Bouchra Farih, cette jeune femme de 20 ans accusée du meurtre de son petit frère, Soufiane.

Le petit garçon de 4 ans était décédé au domicile parental à Berchem-Saint-Agathe le 1er juillet 2015, alors qu’il se trouvait seul avec sa grande sœur.

Le ministère public a estimé qu’il devait requérir l’acquittement de l’accusée, au vu des derniers éléments apportés par les experts légistes à l’audience de mercredi. Le médecin qui avait réalisé l’autopsie avait conclu que l’ensemble des constatations (pétéchies oculaires, lésions aux poumons et sillon de strangulation) plaidaient en faveur d’une mort par asphyxie mécanique. Mais il avait admis que les pétéchies oculaires pouvaient être engendrées par d’autres causes, notamment à la suite d’une réanimation cardiaque.

Par ailleurs, le médecin urgentiste qui avait prodigué les premiers soins à la victime était revenu, mercredi, sur ses précédentes déclarations. Il avait affirmé qu’il était possible que le sillon de strangulation ait été causé par le lien du masque respiratoire qu’il avait apposé sur la victime.

Le 1er juillet 2015, Bouchra Farih avait appelé une voisine l’informant que son frère, Soufiane, était inerte dans un fauteuil, dans la maison de leurs parents à Berchem-Sainte-Agathe. Les secours avaient été appelés et, une fois sur place, avaient tenté de réanimer l’enfant de 4 ans. Mais son décès avait été prononcé une heure plus tard.

La justice a estimé que le décès était suspect et a entamé une enquête. Notamment, le corps du petit garçon présentait des lésions pouvant suggérer qu’il avait été étranglé. Mais d’autres rapports médicaux ultérieurs ont affirmé que d’autres causes de la mort étaient plausibles, comme une déficience respiratoire ou une crise d’épilepsie. La grande sœur, Bouchra Farih, a été inculpée de meurtre mais elle a toujours nié être impliquée dans le décès de son petit frère.

Selon l’enquête, une des hypothèses serait que l’accusée s’en soit prise à celui-ci parce que, le jour des faits, ses parents lui avaient demandé de le garder alors qu’elle avait rendez-vous avec son petit ami, un jeune homme avec qui elle entretenait une relation fusionnelle, cachée à son père. L’enfant aurait donc été tué parce qu’il empêchait le rendez-vous d’avoir lieu ou parce qu’il menaçait de révéler à ses parents la relation de sa grande sœur. Par ailleurs, l’enquête a révélé que le 15 juin 2015, le petit Soufiane avait déjà fait un malaise lorsqu’il se trouvait seul avec sa grande sœur au domicile parental.

Avec Belga – Photo : illustration Belga