“La Ruche qui dit oui”, les produits locaux et de saison, séduit de plus en plus : 15 Ruches à Bruxelles

Le concept de vente communautaire de produits locaux “La Ruche qui dit oui” connait un franc succès en Belgique. Introduites en 2014, les ruches sont aujourd’hui 110 à promouvoir le bien manger pour 145.000 citoyens qui ont adopté le modèle.

Le consommateur veut reprendre le dessus sur les aliments qu’il consomme, surtout à la suite des divers scandales alimentaires. Désormais, il veut savoir d’où vient sa nourriture“, explique la coordinatrice de la communication en Belgique, Belinda Torres Leclercq. L’objectif est d’éliminer tout intermédiaire dans la chaîne et acheter ainsi directement aux agriculteurs et artisans de sa région, afin de les rémunérer au juste prix. La sélection des produits (légumes, viande, produits laitiers, plats préparés, hygiène du corps, …) se fait en ligne et les citoyens peuvent récolter leur commande une fois par semaine dans la ruche de leur choix. Chaque responsable de ruche choisit ses producteurs en se rendant sur les lieux de son travail afin de prendre connaissance des méthodes de production. Il est ensuite vérifié par l’organisation coupole s’ils produisent bien eux-mêmes, s’ils répondent aux normes Afsca et si leurs documents administratifs sont en ordre.

Le concept s’adresse à des citoyens qui ont envie de travailler avec des produits locaux et qui ont un esprit entrepreneurial. “C’est un projet qui prend du temps, en moyenne 10 heures par semaine. Le responsable de la ruche doit en outre trouver un endroit pour accueillir les producteurs où la vente est organisée. On conseille en général un lieu public, d’au moins 40 mètres carrés, avec un parking idéalement“, souligne Belinda Torres Leclercq. Sur les ventes, les responsables de ruches touchent 8%, de même que l’organisation.

Production raisonnée, pas forcément bio

Un nouveau point de collecte a récemment ouvert ses portes à Anderlecht. “Il y avait une vraie demande. A Anderlecht, on manque de points de vente de produits locaux et de qualité. Notre première vente a très bien fonctionné, avec 81 commandes, puis ça a été plus calme pendant les vacances de Pâques“, déclare Lola Deetens, une des responsables de la ruche Pierre Longin. “C’est vrai il y a parfois des manquants, même si c’est rare. Mais les gens sont assez conciliants, ils sont dans l’esprit de respecter la nature. Ce n’est pas comme au supermarché où l’on a tout ce qu’on veut quand on veut.” Le nouvel emplacement, qui compte aujourd’hui 16 producteurs, ambitionne d’étoffer l’offre au maximum afin de proposer presque toutes les gammes de produits et éviter que les gens ne doivent acheter ailleurs. Lorsqu’on parle de consommation “locale”, on entend des produits qui ont parcouru une distance maximale de 250 kilomètres mais, en moyenne, il y a 32 kilomètres entre le fournisseur et sa ruche . “La distance est parfois plus grande, principalement lorsqu’il s’agit de poisson“, note la coordinatrice. Si le côté production raisonnée et de saison est totalement assumé, les produits bio ne sont pas majoritaires, puisque seuls 25% ont reçu la certification. Nombre de fournisseurs sont toutefois en cours d’obtention du label.

Le scénario idéal serait qu’il y ait une ruche par ville même si la majorité des abeilles vivent déjà dans un périmètre d’un kilomètre et demi de leur point de vente.” La communauté compte 15 ruches à Bruxelles, 45 en Wallonie et 50 en Flandre pour 50 producteurs dans la capitale, 380 dans le sud du pays et 400 dans le nord. “Le panier moyen wallon est en général plus important que celui des Flamands”, précise encore Belinda Torres Leclercq. Le concept a été introduit en Belgique en 2014, après avoir rencontré un succès immédiat en France, où il existe depuis 2011. L’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et le Danemark ont également suivi la tendance.

Belga