Le parquet ouvre une enquête contre Alain Kestemont (DéFI) pour violation du secret de l’instruction

Le parquet de Bruxelles a décidé d’ouverture une enquête à charge de X et d’Alain Kestemont (DéFI) comme auteur ou co-auteur pour violation du secret de l’instruction.

Cette enquête a été ouverte suite à la publication, ce jeudi, d’un article dans La Dernière Heure, sur des écoutes téléphoniques qui seraient menées dans la cité du Peterbos à Anderlecht. Le conseiller de police de la zone de police Midi Alain Kestemont (DéFI) s’interroge notamment sur ces écoutes et se demande pourquoi cette activité pourrait améliorer la situation au Peterbos.

“Il est inutile d’expliquer que dévoiler que des écoutes sont en cours, est susceptible de porter un grave préjudice à une instruction judiciaire”, estime le parquet de Bruxelles. “Communiquer des informations, relatives au contenu d’une instruction, quand on est tenu par le secret de l’instruction, est une violation du secret de l’instruction”.

Selon le parquet, Alain Kestemont a “manifestement obtenu” ces informations via une personne qui connaît l’évolution de l’instruction. Il a donc décidé d’ouvrir une enquête à charge de X et à charge d’Alain Kestemont. “Le parquet de Bruxelles souhaite par ce moyen déterminer qui a violé le secret de l’instruction et si cette personne y aurait été incitée par monsieur Kestemont”, ajoute le porte-parole du parquet de Bruxelles. “Nous rappelons le principe de la présomption d’innocence dont bénéficient toutes les personnes visées par une information judiciaire”.

Alain Kestemont : “J’ai reçu une lettre anonyme”

Alain Kestemont, qui est également tête de liste DéFI aux prochaines élections communales, se défend pour sa part d’avoir violé le secret de l’instruction. L’intéressé affirme avoir voulu savoir si le détachement de sept policiers à des écoutes téléphoniques avait un coût supplémentaire. Il entendait ainsi attirer l’attention sur la répartition des policiers dans les différentes communes composant la zone de police Midi, et déterminer si Anderlecht était plus largement pénalisée alors qu’elle manque déjà de policiers.

Alain Kestemont, qui est également chef de groupe au conseil de police de la zone Bruxelles-Midi, prétend ne pas avoir dit que les écoutes téléphoniques concernaient directement les incidents de la cité Peterbos, et en conséquence ne pas avoir violé le secret de l’instruction.

“J’ai reçu une lettre anonyme – que je tiendrai à la disposition du procureur du Roi – dans laquelle on m’informait du détachement de sept policiers de la zone Midi dans le cadre du phénomène de délinquance du parc Peterbos”, explique Alain Kestemont. “La lettre disait que ces gens ne travaillent pas au parc Peterbos, mais qu’ils sont occupés à retranscrire des écoutes téléphoniques. Donc, j’ai déposé une question écrite en demandant s’il était exact que des personnes avaient été détachées dans le cadre de ce phénomène du Peterbos et leurs missions exactes, à savoir si elles font des retranscriptions d’écoutes téléphoniques au lieu d’être sur le terrain. (…) Mes questions sont publiées sur ma page Facebook.” Il assure avoir parlé d’écoutes téléphoniques en général et non d’écoutes téléphoniques pour le parc du Peterbos.

Gr.I. avec Belga- Photo : illustration BX1